Une commune solidaire avec le reste du monde

La Région bruxelloise est une région cosmopolite au carrefour de l'Europe et ouverte sur le monde. Dans une Région comme la nôtre, où cohabitent des gens du monde entier, la coopération au développement et la solidarité internationale sont importantes. Elles contribuent à une société plus ouverte et solidaire. Nous estimons que les autorités communales doivent continuer à miser sur la coopération au développement et sur les initiatives des organisations bruxelloises actives pour la solidarité internationale. Nous voulons une commune solidaire qui s’engage dans des politiques locales actives pour la paix et qui dénonce notre passé colonial. Une commune qui n’entretient aucune relation avec les régimes d’apartheid et qui témoigne d’une haute estime pour le droit international. Une commune où les citoyens solidaires se retrouvent dans les nombreuses associations prônant la solidarité internationale.

Ce que nous voulons

Un. Nous renforçons la coopération au développement

  • Inspirés par les recommandations du mémorandum électoral de la coupole des ONG néerlandophones 11.11.11, nous augmenterons le budget communal pour la coopération au développement.
  • Nous développons la coopération de la commune avec le Sud et l'étendons aux pays dont de nombreux ressortissants vivent à Bruxelles ainsi qu’aux pays où sont actives des ONG ou des organisations de la société civile bruxelloise.
  • Nous soutiendrons les organisations qui travaillent pour la solidarité internationale et qui sensibilisent et organisent les Bruxellois autour des thèmes Nord-Sud.
  • Nous faisons de la commune une commune axée sur le commerce équitable, avec une politique d’achat en faveur du développement durable et des campagnes de sensibilisation.
  • Nous veillerons à ce que les autorités communales mènent une politique financière éthique et qui se préoccupe du développement durable et des droits de l’homme. Nous refusons tout investissement dans les énergies fossiles. Nous ne collaborons pas avec des pays ou des entreprises qui soutiennent le terrorisme.
  • Nous entretiendrons les liens de jumelage avec Kinshasa, dans une optique décoloniale.
  • Nous mettrons en œuvre concrètement la motion de 'commune hospitalière' qui a été votée dans plusieurs communes bruxelloises en assurant un accueil digne aux migrants pour qu'ils ne doivent plus passer la nuit dans la rue. Nous leur garantirons un accès simple à l'aide médicale d'urgence.
  • Comme l'a fait Molenbeek sous notre impulsion, nous voulons que tous les conseils communaux adoptent une motion pour faire respecter les droits de l'homme, des normes sociales et environnementales dans tout marché public.

Deux. Une commune avec une politique locale de paix

  • Nous voulons  que la commune adopte une position claire en faveur d’un monde sans armes nucléaires.
  • Nous voulons renforcer les initiatives et actions de solidarité internationales vers les peuples en guerre ou qui font face à des catastrophes partout dans le monde.
  • Nous voulons renforcer toute proposition locale ou nationale pour des initiatives de paix.

Trois. Décoloniser l’espace public

  • Le combat pour une place Patrice Lumumba à abouti à une première victoire, mais le square qui a été attribué et son état ne sont pas satisfaisants. Il y a encore beaucoup à faire pour aménager l’espace de façon convenable. 
  • Cette lutte n’est qu'un début. Nous poursuivrons le débat autour de notre passé colonial. Notamment autour de la statue de Léopold 2 à Trône. Il faut soit la retirer, soit la transformer radicalement (via une œuvre d’art décoloniale, par exemple).
  • Nous signalerons les statues et noms de rue qui glorifient des personnages de la colonisation. Nous sommes favorables à des panneaux explicatifs au minimum.
  • Nous érigerons de nouvelles statues et baptiserons des rues et des places publiques des noms tels que Nelson Mandela ou Mohammed Abdelkrim el Khattabi.

Quatre. Soutien à la lutte du peuple palestinien

  • Nous voulons intensifier nos gestes de solidarité avec le peuple palestinien et isoler davantage le gouvernement d’apartheid israelien. Comme l’a fait Molenbeek sous l'impulsion du PTB en faisant voter une résolution communale excluant la participation aux marchés publics de la commune des entreprises complices de l'occupation israélienne de la Palestine. 
  • Nous ne collaborerons pas avec les entreprises israéliennes qui soutiennent l’occupation militaire, l’apartheid israelien et la colonisation de la Palestine.
  • Nous établirons un partenariat concret avec un projet de coopération en Palestine, comme Schaerbeek l’a fait à l’initiative du PTB avec la ville de Naplouse.

Vision

Le citoyen bruxellois est un citoyen solidaire. Cela se traduit dans un large éventail d’organisations et d’initiatives dans la commune. Nous estimons que cette solidarité doit être encouragée et non pas freinée par les autorités communales.

Un. Nous renforçons la coopération au développement

Globalement, la Belgique consacre bien trop peu de moyens à la coopération au développement Comme les coupoles CNCD-11.11.11 le demandent, nous voulons prendre l'engagement d'atteindre partout  une part de 0,7 % du budget communal consacré à la solidarité internationale. De la sorte, la commune pourra donner le signal à notre pays qu’il doit accroître sa propre contribution pour atteindre enfin son engagement international de consacrer 0,7 % du revenu national à la coopération au développement.

Pour renforcer la portée de la coopération au développement, nous estimons qu'il est important de ne pas se concentrer uniquement sur les projets dans le Sud, mais aussi de continuer à investir dans un important volet Nord. Un volet Nord qui éduquera et sensibilisera la population autour de thèmes de la coopération et de la solidarité internationale.

La commune doit s’engager pleinement dans le commerce équitable et dans une large politique d’achat qui favorise le développement durable et, pour ce faire, doit faire appel à des experts dans son service d’achat. Lors de l’achat de matériaux de construction, d'équipements de travail, de mobilier, de matériel roulant et d’autres marchandises, un test de durabilité peut être appliqué. À cette politique d’achat, la commune peut associer une campagne de sensibilisation autour des rapports commerciaux inégaux. Le plupart des communes bruxelloises se sont en effet déclarées « commune hors TTIP » et ont adressé, ce faisant, un signal fort sur les dangers de cet accord commercial international.Nous voulons qu’en tant qu’acteur public, la commune prenne les devants dans le développement et le respect d’une politique financière éthique. Le scandale Publipart a choqué de nombreux citoyens. Comment se peut-il qu’aujourd’hui des intercommunales investissent de l’argent dans des entreprises qui produisent des armes et qui violent les droits de l’homme ? La commune doit prendre l'engagement ferme de ne pas commercer avec des pays ou des entreprises qui soutiennent le terrorisme.

Kinshasa est la capitale de la République du Congo, qui a été une colonie belge. Etant donné les massacres de masse, l’exploitation et le pillage du pays par les colons, c’est dans une optique décoloniale que nous voulons entretenir un jumelage solidaire.

La plupart des communes bruxelloises sont également des communes de transit dans laquelle séjournent de nombreux migrants ayant fui la guerre et la misère. Ils cherchent un avenir meilleur pour eux-mêmes et pour leurs enfants. Nous revendiquons le fait d'être une « commune hospitalière » et nous devons faire en sorte de pouvoir pourvoir un accueil digne aux migrants qui arrivent chez nous. Et cela passe notamment par leur fournir des conditions de logement dignes et un accès à l'aide médicale d'urgence.

Enfin, nous voulons nous inspirer de ce que la commune de Molenbeek a réalisé, sous notre impulsion : nous voulons faire respecter les droits de l'homme, des normes sociales et environnementales dans tout marché public. Il faut mettre en œuvre une politique de contrôle avec des sanctions à la clés en cas de non-respect. Cela permettra notamment d'exclure des entreprises qui participent massivement à la destruction de la nature, ou qui collaborent avec les colonies israéliennes.

Deux. Une commune avec une politique locale de paix

La commune mènera une politique locale de paix et, dans ce cadre, elle enthousiasmera les habitants pour des thèmes et initiatives liés à la paix. En collaboration avec le monde associatif, la commune proposera un choix éducatif de séries de conférences, de matériel éducatif, de soirées d’informations, d’expositions, etc.

La commune peut également s’intégrer à des campagnes promouvant la paix comme celle du mouvement pour la paix autour des communes libres d’armements nucléaires. La commune de Bruxelles-Ville a d'ailleurs souscrit à l’initiative Mayors for Peace mise sur pied par le maire de Hiroshima et qui plaide en faveur de la suppression complète des armes nucléaires. L’initiative réunit 7 500 villes de 163 pays. Les autres communes devraient suivre l’exemple et dire non aux armes nucléaires. Elles peuvent adresser un signal fort à nos autorités fédérales afin que ces dernières signent le traité des Nations unies en faveur de la suppression des armes nucléaires. 122 pays du monde entier l’ont déjà fait.

Trois. Décoloniser l’espace public

En revenant en arrière sur son passé et en prenant le temps d'y réfléchir, une société se rend mieux compte de vers où elle va. Les monuments qui renvoient au sanglant passé colonial belge doivent être bien mieux signalés. Pour chaque monument, la commune devrait placer un panneau d’information sur ce passé colonial au minimum. Ainsi, nous briserons le tabou qui entoure ce passé et nous relancerons le débat à ce propos dans nos communes tellement diverses. Ensemble, on pourra décider d’ajouter de nouvelles statues ou de remplacer certains noms de rues qui glorifient les colonisateurs. Ainsi, nous aimerions y voir des allusions à des personnages qui ont joué un rôle clé dans la décolonisation et dans la lutte contre l’apartheid, tels Nelson Mandela ou Mohammed Abdelkrim el Khattabi.

La colonisation du Congo, menée d'abord sous Léopold II (1885-1908) et puis sous l'Etat belge (1908-1960), a été une immense entreprise de pillage. Les ressources ont été volées grâce au travail forcé, à la répression, à la violence armée, à la destruction culturelle et au massacre de masse des Congolais. Depuis l'indépendance du Congo, la Belgique n'a pas fait son travail de conscience sur la colonisation. L'espace public entre autres est truffé de références à la période coloniale. La décolonisation de l’espace public pour le PTB c’est prendre conscience de cette histoire et de « faire quelque chose » en ce qui concerne les symboles coloniaux présents dans l’espace public. C’est aussi donner une place aux victimes et à ceux qui ont combattu le colonialisme (développer l'exemple de la place Lumumba). La plupart des monuments, noms de lieux, etc. racontent l'histoire d'une vision de société. Une histoire qui n’est pas la nôtre mais celle de la classe dominante en guerre contre le peuple, du Congo comme le débat actuel l'enseigne mais aussi contre le peuple belge, ce que l'histoire dominante se cache bien de dire. Faisons confiance aux experts qui ont déjà dégagé plusieurs pistes possibles (notamment autour de la statue équestre de Léopold II à Trône), voir éventuellement au cas par cas, mais en tout cas il faut agir. Retirer l’œuvre, la contextualiser, la transformer, la remplacer par une œuvre anti-coloniale qui promeuvent l'égalité et l'émancipation, ou qui illustrent les crimes de Léopold II et consorts, la déplacer dans un espace muséal où elles pourront servir à des fins éducatives? Ainsi, nous pourrons combattre les crimes coloniaux et la persistance du racisme qui en découle avec une vision d'espoir, d'égalité et de solidarité.

Quatre. Soutien à la lutte du peuple palestinien

La Commune de Molenbeek a eu un rôle de pionnière en faisant voter une résolution communale excluant la participation aux marchés publics de la commune des entreprises complices de l'occupation israélienne de la Palestine. Nous souhaitons reproduire cela dans les autres communes. Car faire du commerce avec un État d’apartheid n’est pas concevable sur le plan éthique. 

Et nous ne commercerons pas avec des entreprises israéliennes tant qu’Israël bafoue systématiquement, jour après jour, les droits des Palestiniens et qu’il enfreint le droit international.

Afin de matérialiser notre soutien avec le peuple palestinien, la commune mettra en oeuvre dans le cadre de son budget de solidarité internationale un projet de coopération en Palestine, comme Schaerbeek l’a fait sous l’impulsion du PTB, avec la ville palestinienne de Naplouse.