Une commune qui aime ses personnes âgées

Les personnes qui tout au long de leur vie ont contribué à la société, qui ont travaillé, pris soin de leurs enfants, les ont éduqués, et qui se sont investies socialement ont le droit de pouvoir profiter de leurs vieux jours. Les pensionnés, quel que soit leur niveau d’instruction, quelle que soit la charge physique et mentale de leur carrière professionnelle, ont encore de belles années devant eux et aspirent tous à « une nouvelle vie ».Les seniors espèrent pouvoir participer le plus longtemps possible à la vie de leur quartier, un quartier où ils peuvent accéder facilement à des services adaptés. Ils veulent rester impliqués, sans craindre de sombrer dans la pauvreté ou manquer de soins. Ils veulent pouvoir s’occuper de leurs petits-enfants, sortir, faire des choses pour lesquelles ils n’avaient jamais le temps auparavant.Les seniors ne doivent pas craindre de devenir un poids pour leurs enfants ni avoir l’impression qu’ils ne sont qu’un coût pour la société. Nous rejetons d’ailleurs toute vision de la société selon laquelle tous ceux qui ne sont plus « productifs » sont considérés comme un « fardeau ».En effet, la région de Bruxelles dispose des moyens pour garantir à ses seniors l’organisation de soins et services de qualité, avec la participation de toutes les autorités compétentes.

Ce que nous voulons

Un. Des logements et des soins abordables

  • Nous veillons à accueillir des résidences-services et des maisons de repos abordables, ainsi qu’une facturation limitée à 855 euros maximum pour un hébergement en maison de repos.
  • Nous soutenons les projets d’habitat intergénérationnel, basés sur la cohabitation des familles et des personnes âgées.
  • Dans chaque commune, nous mettrons en place un centre de services où les seniors pourront se rendre pour obtenir une aide. Nous prévoyons en outre la mise en place de plusieurs relais locaux.
  • Nous voulons une offre de soins à domicile suffisante incluant soins infirmiers, aide-ménagère, livraison de repas sains à domicile.
  • Nous voulons des soins aux personnes âgées, des maisons de repos et des activités pour le troisième âge qui sont à la fois accessibles à tous et prennent en compte la diversité de la population.

Deux. Participation et communication

  • Nous voulons la mise au point d’un plan d’action seniors dans chaque commune de la capitale, incluant la mobilisation de moyens suffisants pour les conseils consultatifs des seniors que nous voulons davantage ancrés dans les quartiers.
  • Nous voulons une plus grande concertation entre le conseil communal et le conseil consultatif des seniors, dont les décisions doivent pouvoir être contraignantes si l’on veut que les besoins des aînés soient réellement pris en compte dans chaque commune.

Trois. Mobilité, espace public de qualité et sécurité

  • Nous voulons des lignes de bus et de trams en suffisance avec des arrêts correctement desservis et pouvant être rejoints à pied par les seniors. La suppression des arrêts de bus à proximité des centres de services sera interdite.
  • Nous réclamons la gratuité des bus ou trams pour les seniors. Toutes les personnes de 65 ans et plus, sans exception, recevront des chèques-taxis.
  • Nous voulons des trottoirs en bon état et plus sécurisés. Nous voulons améliorer l’accessibilité aux bâtiments et services communaux. Nous voulons en outre équiper les espaces publics d’un nombre suffisant de bancs avec dossier.
  • Nous voulons également mettre en place un bon éclairage public pour ainsi améliorer les contacts sociaux, mais aussi réduire le sentiment d’insécurité.
  • Une visite régulière de l’agent de quartier aux associations de seniors et aux centres de services permettra aux seniors d’apprendre à mieux connaître les agents de quartier.

Quatre. Culture, détente et contacts sociaux

  • Nous voulons une commune qui propose des initiatives culturelles et récréatives accessibles aux seniors et nous soutenons sans réserve les associations de seniors.
  • Les seniors doivent pouvoir se détendre et se rencontrer, c’est pourquoi nous prévoyons des initiatives visant à prévenir, détecter et contrer l’isolement.
  • Nous voulons stimuler les rencontres intergénérationnelles ainsi que les projets avec les écoles et associations de jeunes.
  • Nous assurons un service social de proximité avec les personnes âgées isolées.

Vision

Nous rejetons en bloc la vision selon laquelle seules les personnes « productives » sont intéressantes et selon laquelle toute période de « non-productivité » au cours d’une vie est un « fardeau » pour la société. À aucun moment, un être humain n’est un poids. La valeur d’une société se mesure d’ailleurs à la manière dont elle s’occupe de ses seniors et des plus vulnérables. Les hommes et les femmes qui, tout au long de leur vie, ont contribué à la société, par leur travail, leurs soins, leur implication dans le domaine social et culturel, méritent de pouvoir profiter de leurs vieux jours.

Nous devons veiller à offrir une place centrale aux personnes âgées dans notre commune. En commençant par garantir une offre en soins et en maisons de repos de qualité et accessible à tous. Nous voulons que nos aînés participent pleinement aux activités et aux projets proposés par la commune. Nous devons ainsi assurer une communication et des activités adaptées. Nous devons aussi garantir un service sociale d’aide et d’accompagnement qui ne les laisse pas de côté et qu’ils peuvent contacter en cas d’urgence. 

Nous devons aussi penser à l'espace public pour qu’ils puissent se déplacer en toute sécurité, se reposer, et créer des espaces de rencontres et d’échanges entre eux, mais aussi inter-générationnelles. 

Un. Des logements et des soins abordables

Nous réclamons qu’au niveau régional le pourcentage de lits en maisons de repos bruxelloises détenu par le secteur privé soit limité à un maximum de 50 %, comme c’est le cas en Wallonie. À Bruxelles, plus de 63 % des lits en maisons de repos sont déjà aux mains du privé et ce pourcentage ne cesse d’augmenter.

Le gouvernement bruxellois veut imposer un moratoire, car à Bruxelles les seniors sont placés en maison de repos plus tôt que partout ailleurs. Le problème n’est pas le manque de lits, les listes d’attente concernent uniquement les hébergements abordables dans les résidences du CPAS. Le moratoire vise à empêcher les grands groupes commerciaux, comme Orpea et Senior Living Group, de racheter les lits restants et de favoriser la spéculation, avec pour effet de faire davantage grimper le prix des lits, alors qu’à Bruxelles le tarif moyen est déjà plus élevé qu’en Flandre et en Wallonie.

Les normes de personnel en maison de repos ne sont pas adaptées aux besoins actuels. La lourdeur des soins des pensionnaires est de manière générale beaucoup plus importante qu’il y a vingt ans, mais le nombre de travailleurs n’a proportionnellement pas augmenté. Même si aujourd’hui les centres d’hébergement et de soins-CPAS emploient plus de personnel par pensionnaire (43 temps pleins pour 100 pensionnaires) que les centres d’hébergement et de soins privés (35 temps pleins pour 100 pensionnaires), cela reste nettement insuffisant. Le personnel n’a plus le temps de discuter avec les pensionnaires, seuls les « objectifs de rendement » comptent (nombre de langes, gants de toilette, serviettes et repas) au détriment des soins humains. Dans les centres d’hébergement et de soins privés, il y a moins de personnel par pensionnaire et les conditions salariales et de travail y sont moins bonnes. La différence entre service public et privé ce sont les bénéfices empochés par les actionnaires privés.

Ce n’est pourtant pas une fatalité. À Saint-Josse-ten-Noode, l’administration communale a choisi d’investir sérieusement dans les centres d’hébergement et de soins-CPAS et a obtenu de beaux résultats. Le centre Anne-Sylvie Mouzon est un bel exemple de soins intégrés de haute qualité et d’échanges intergénérationnels avec les écoles primaires et les associations du quartier. Le centre d’hébergement et de soins devient ainsi un lieu agréable et social pour nos seniors, où l’isolement n’a plus sa place, mais au contraire où les contacts avec le quartier se poursuivent tout en bénéficiant de soins de qualité administrés par un personnel en pleine forme.

Avec une pension moyenne de 1140 euros bruts et un prix moyen d’environ 1800 euros par mois pour une chambre, l’abordabilité des centres d’hébergement et de soins constitue un réel problème à Bruxelles. Nous voulons limiter la facture à maximum 855 euros pour un hébergement dans ces centres.
Lorsqu’un aîné ne peut plus vivre seul chez lui parce qu’il nécessite des soins trop importants, il doit alors faire face à des tarifs très élevés en matière d’hébergement et de soins.
À Bruxelles, le prix par jour pour un hébergement dans une maison de repos s’élève en moyenne à 62,61 euros, c’est plus que partout ailleurs en Flandre. Cela revient donc à 1878 euros par mois en moyenne, alors que la pension de la plupart des pensionnaires s’élève à seulement 1200 euros par mois environ. Il y a là un réel souci ! Nos pensions sont beaucoup trop basses. De plus en plus, le gouvernement renvoie la facture au pensionnaire et/ou ses enfants, alors que nos parents et grands-parents ont leur vie durant travaillé dur pour nous assurer un avenir meilleur.
C’est la raison pour laquelle nous voulons limiter la facture pour un hébergement en maison de repos à maximum 855 euros. Ce montant correspond à la garantie de revenu aux personnes âgées (725 euros) plus l’intervention par suite du paiement de la cotisation soins (125 euros).

Nous voulons encourager les projets d’habitat intergénérationnel (« cohousing », maisons bigénération ...), où cohabitent seniors et jeunes familles. Soit les aînés emménagent avec les jeunes familles, soit ils possèdent un appartement indépendant dans une habitation avec espace de vie, espace cuisine ou jardin communs.

Dans chaque commune, nous voulons des centres de soins dans lesquels les seniors peuvent se rendre pour obtenir une aide. Nous voulons en outre mettre en place plusieurs relais locaux dans les maisons de quartier. (Voir chapitre sur la lutte contre la pauvreté).
Si la plupart de nos aînés aspirent à rester le plus longtemps possible dans un environnement qui leur est familier, ils sont souvent perdus dans le dédale de services et aides (aide familiale, aide-ménagère, dame de compagnie, soins infirmiers à domicile, conseil immobilier, soins de nuit …).
Les projets de cohousing peuvent également être pris en charge puisqu’ils constituent aussi une forme de service collectif.
Les relais locaux auront pour mission d’informer les seniors sur les différents services, droits et aides auxquels ils peuvent faire appel, tout en les aidant à s’orienter dans ce dédale. Les collaborateurs pourront le cas échéant se rendre au domicile du senior. Dans tous les cas, ils veilleront à assurer au senior les meilleurs soins dont il a besoin, en collaboration avec les mutualités, les organismes d’aide sociale, de soins à domicile ou autres organisations de la société civile.

Nous voulons une offre de soins à domicile suffisante incluant soins infirmiers à domicile, aides ménagères, livraison de repas sains à domicile en collaboration avec une organisation locale sérieuse. Nous voulons développer un service de soins à domicile communal. Ce qui permettra à l’administration de créer des emplois pour les jeunes de la commune.

Bruxelles est une ville diversifiée, avec un nombre de seniors en constante augmentation. Il est donc tout à fait logique que les soins aux personnes âgées, les maisons de repos et les activités destinées aux aînés soient accessibles à tous et prennent en compte cette diversité.

Deux. Participation et communication

Pour chaque commune de la capitale, nous voulons un plan d’action seniors local, incluant la mobilisation de moyens suffisants pour les conseils consultatifs des seniors.
Chaque année, au moins une session du conseil communal sera organisée avec le conseil consultatif des seniors.
L’administration communale élaborera, avec le conseil des seniors, un plan d’action pour répondre aux besoins des aînés au cours des 6 années à venir. À mi-parcours de la législature, l’administration devra rendre des comptes au conseil des seniors sur ses choix politiques concernant les aînés.

Trois. Mobilité, espace public de qualité et sécurité

L’isolement est un des principaux problèmes auxquels sont confrontés nos aînés. Beaucoup ne sortent plus de chez eux, ne participent à aucune des activités sociales et culturelles de la commune. Leur permettre de se déplacer facilement et en toute sécurité est donc nécessaire si l’on veut pouvoir rompre cet isolement. Nous voulons donc des lignes de bus et de trams en suffisance, avec des arrêts correctement desservis et joignables à pied par les seniors. La suppression des arrêts de bus à proximité des centres de services et maisons de repos sera interdite. Le but est aussi de permettre aux familles de rendre visite à leurs aînés facilement grâce aux transports en commun. Prendre le bus ou le tram doit être à nouveau gratuit pour les seniors. Depuis la suppression de l’abonnement STIB gratuit pour les seniors, ils sont plus de la moitié à ne pas avoir renouvelé leur abonnement. Nous invitons la région à rétablir la gratuité des abonnements pour les seniors. En attendant, nous permettrons aux seniors de se procurer un abonnement gratuit via un système de tiers payant. Toutes les personnes de 65 ans et plus, sans exception, recevront des chèques-taxis.

Nous voulons des pistes cyclables et des trottoirs plus nombreux et plus sécurisés. Les trottoirs irréguliers et mal entretenus sont dangereux pour nos seniors. Nous voulons donc engager davantage de personnel de manière à pouvoir procéder rapidement aux travaux d’entretien et de réparation. Nous voulons également améliorer l’accessibilité des immeubles et services communaux et augmenter le nombre de bancs avec dossier dans les espaces publics afin de permettre à nos aînés de se reposer si nécessaire.

Nous voulons mettre en place un bon éclairage public pour ainsi améliorer les contacts sociaux et réduire le sentiment d’insécurité. Nous voulons en outre organiser des fêtes de quartier et dans les parcs. L’objectif est aussi de rendre visite aux seniors, améliorer les contacts et leur permettre de faire connaissance avec les habitants du quartier. Une visite régulière de l’agent de quartier et gardien de la paix aux associations de seniors et aux centres de services permettra aux seniors d’apprendre à mieux les connaître.

Quatre. Culture, détente et contacts sociaux

Nous voulons une commune qui propose des initiatives culturelles et récréatives accessibles aux seniors et nous soutenons pleinement les associations de seniors.
Participer à la vie culturelle est important pour un vieillissement actif et en bonne santé. En plus d’être un moyen d’expression qui donne un sens à leur vie, cela a également un impact positif sur leur santé physique, leur bien-être psychique et la cohésion sociale. Les associations de seniors et les espaces de rencontre pour seniors (restaurants sociaux, groupes de parole locaux ...) jouent un rôle sans précédent en tant que tissu social.

Les seniors doivent pouvoir se détendre et se rencontrer, c’est pourquoi nous prévoyons des initiatives visant à prévenir, détecter et contrer l’isolement.
Les associations de seniors offrent une véritable protection contre la solitude et l’isolement, c’est pourquoi nous les soutenons pleinement. Nous leur apporterons non seulement un soutien matériel, mais aussi logistique lors de l’organisation d’activités culturelles et récréatives : subsides, prêt de matériel et mise à disposition de locaux.
Les communes devront également prendre des initiatives visant à prévenir et détecter l’isolement des aînés.

Beaucoup de seniors sont confrontés à la pauvreté. C’est pourquoi nous sommes soucieux de rendre les événements, musées, expositions et activités récréatives en général financièrement accessibles.

Nous voulons stimuler les projets intergénérationnels entre les associations de seniors, les écoles et associations de jeunes. Il peut s’agir de rencontres ou d’activités culturelles et créatives communes, mais aussi d’activités bénévoles des seniors au sein des mouvements de jeunesse (par exemple, écoles de devoirs, activités de lecture, etc.). Ou au contraire, d’activités effectuées par les jeunes au service des seniors, comme faire des courses par exemple. Ces rencontres sont en effet extrêmement enrichissantes, aussi bien pour les enfants et les jeunes que pour les seniors.