Une commune jeune

Les jeunes ont leur place dans la commune. Les jeunes sont des experts par excellence en ce qui concerne l’endroit où ils vivent, apprennent et s’amusent. C’est pourquoi, en leur donnant la parole, nous découvrons un trésor de propositions et d'engagements. Nous devrions prendre ce mot de « place » au sens littéral aussi : les jeunes ont besoin de plus d’espaces verts et d’espaces publics. De la place pour se retrouver entre eux et se défouler. Mais aussi des activités sportives, ludiques et culturelles accessibles. Les jeunes attendent d' être pris au sérieux. Si on leur donne la parole, la place pour codécider, ils s’engagent pour leur ville et leur commune.

Ce que nous voulons

Un. Un secteur jeunesse épanouissant

  • Il est nécessaire de développer un travail professionnel et stable avec les jeunes, via le secteur jeunesse. Nous investissons dans des professionnels de terrain et des bénévoles aguerris afin de renforcer l’offre et lancer de nouvelles initiatives.
  • Les mouvements et organisations de jeunes et clubs sportifs assurent une partie importante des activités épanouissantes pour les jeunes. Ils méritent le soutien de la commune pour le financement de leurs activités, la formation de leurs bénévoles ou l’accès à des locaux adaptés.
  • Notre jeunesse est diverse. Le secteur de la jeunesse doit lui ressembler. Nous attachons donc une attention particulière à la diversité au sein des bénévoles et professionnels du secteur jeunesse.
  • Afin de stimuler les rencontres, les échanges et la collaboration entre les différentes branches du secteur jeunesse, nous organisons et soutenons des événements communs annuels.

Deux. Les jeunes méritent une place dans l’espace public

  • Nous aménageons l’espace public de façon que les jeunes s’y sentent chez eux, avec des terrains de foot, de basket, des bancs, des sanitaires, des espaces verts et des fontaines d’eau potable.
  • Nous développons des auvents pour s’abriter contre la pluie ainsi que des infrastructures de sport urbain (panier de basket, street workout, skate, etc.).
  • Nous faisons en sorte qu’il y ait de la verdure et des endroits où les jeunes peuvent se défouler, à une distance accessible à pied. 
  • Le wifi dans tout l’espace public est gratuit pour que tout le monde ait accès à internet sans barrière financière ou géographique.

Trois. Une infrastructure à la mesure des jeunes et de leurs organisations

  • Nous prévoyons davantage de locaux pour les jeunes, allant de maisons de jeunes, studios musicaux, mouvements de jeunesse aux clubs sportifs. Un local qu’on peut s’approprier est un point d’ancrage essentiel pour une antenne de travail avec les jeunes.
  • Nous renforçons notre collaboration et notre soutien avec les associations de jeunes, afin qu’elles puissent accueillir les jeunes dans de bonnes conditions et leur offrir des projets ambitieux. 
  • Chaque jeune a droit à un hall omnisports et à une piscine à proximité de chez lui, tant pour les clubs sportifs que pour un usage libre.
  • Ouvrir l’infrastructure des écoles en dehors des heures de cours peut être un levier pour remédier aux besoins. Pour ce faire, on investit en animateurs et en concierges.
  • Le secteur de la jeunesse et les associations sportives et culturelles peuvent jouer un rôle dans l’organisation de ce nouvel espace public. En organisant des activités dans les bâtiments scolaires, et espaces publics, nous pouvons toucher davantage de jeunes.
  • Nous investissons dans un réseau de bibliothèques de quartier pour une offre accessible de livres, de revues et de services digitaux.
  • Dans chaque commune, nous prévoyons des salles de fêtes gérées par la commune, sous la devise : accessibles financièrement et géographiquement
  • Nous défendons la création de piscines en plein air à Bruxelles, comme les projets “Flow” à Anderlecht et des zones de baignades sûres notamment sur le canal.
  • Nous impliquons le secteur de la jeunesse et les associations culturelles et sportives dans le développement de nouveaux espaces publics.
  • Nous ouvrons des salles d’études gratuites pour permettre aux jeunes d’étudier dans de bonnes conditions

Quatre. Le service de la jeunesse à portes ouvertes

  • Nous stimulons, avec le financement nécessaire, les services et organisations de la jeunesse à fournir une offre ouverte dans les endroits où se trouvent les jeunes. Une offre gratuite, sur place, où il n’y aura pas besoin de s’inscrire.
  • Les services de la jeunesse soutiennent des groupes de jeunes à la réalisation de leurs projets (associatifs, citoyens, sportifs ou culturels).
  • Nous donnons aux jeunes à partir de 16 ans la responsabilité de leur propre espace, en collaboration avec des coachs professionnels spécialisés dans le travail de jeunesse.

Cinq. Donner la parole aux jeunes

  • Dans le réaménagement des rues et des places, nous impliquons les jeunes, également en dehors des canaux classiques de participation. Nous irons ainsi à leur rencontre. Nous nouerons le contact par le milieu associatif existant et l’enseignement.
  • Nous créons un conseil des jeunes de la commune. Ce conseil mérite un soutien professionnel en lien permanent avec les associations des jeunes.
  • Le conseil des jeunes doit pouvoir disposer du droit d’initiative envers le conseil communal. Notamment en mettant des points à l’ordre du jour et en ayant un droit de véto
  • Nous créons un lieu de rencontre numérique où les jeunes pourront poster des questions et des propositions au service de la jeunesse. Et où d’autres jeunes pourront s’exprimer ou appuyer ces propositions. Nous assurons une grande promotion autour de ce nouveau moyen de participation en ligne.

Six. Rendre le jeu, le sport et la culture accessibles à tous

  • Sports et culture doivent être plus accessibles et meilleur marché. C’est pourquoi nous proposons une infrastructure facile d’accès, nous donnons aux associations sportives et culturelles suffisamment de moyens de fonctionnement.
  • Par des Pass culture et sport, la commune intervient dans les coûts d’affiliation à un club de sport ou association culturelle.
  • Nous mettons gratuitement à disposition les salles de sport communales aux jeunes de -26 ans.

Sept. Vivre ensemble

  • Nous prenons et stimulons des initiatives afin de rassembler la jeunesse dans toute sa diversité : échanges, festivals, tournois sportifs, Zinnekeparade...
  • Nous stimulons et soutenons des initiatives et rencontres qui rassemblent jeunes et moins jeunes au-delà des générations, comme des fêtes de quartier, des échanges intergénérationnels, etc.
  • Nous conditionnons l’aide de la commune aux événements sportifs et culturels au maintien de prix abordables.   
  • En cas de tensions entre jeunes qui occupent l’espace public et les riverains, un dialogue et une rencontre doivent être organisés afin de remédier au conflit.
  • Nous arrêtons les contrôles d’identité stigmatisants certaines populations et parfois violents qui n’ont d’autre but que d’intimider. La police doit se concentrer sur ceux qui commettent des délits.

Vision

Bruxelles est une ville-région jeune. 40 % des Bruxellois ont moins de trente ans. Tous méritent leur place dans la ville, et dans leur commune. Tous sont des citoyens en plein développement, avec des rêves et des tas d’idées. Des idées sur leur avenir, mais aussi à propos de la commune dans laquelle ils vivent et à propos du quartier où ils résident, apprennent et rencontrent leurs amis. La commune doit soutenir toutes ces initiatives et associations dans lesquelles les jeunes s’épanouissent, s’engagent, et à travers lesquelles ils participent à la vie de la commune.

Un. Un secteur jeunesse épanouissant

Aujourd’hui, les associations de jeunesse font un travail brillant. Nous parlons ici du travail professionnel du secteur jeunesse qui se met surtout au service des jeunes socialement plus vulnérables, mais nous parlons aussi du travail bénévole parmi les jeunes — les mouvements de jeunesse et clubs sportifs. Chaque week-end, chaque été, ceux-ci assurent à des milliers de jeunes les meilleurs moments de leur vie. Pour beaucoup de jeunes, les associations de jeunes sont leur seconde maison, un endroit où ils se sentent en sécurité, où ils se font des amis et peuvent se développer. Ces associations permettent aux jeunes de participer à la vie sociale, de sortir de leur isolement, leur permet de s’épanouir et parfois les met même sur le chemin de leur premier emploi.
Tous les jeunes Bruxellois ont droit à ce second foyer. Mais le secteur de la jeunesse ne reçoit pas les moyens nécessaires pour permettre un travail de qualité envers tous les jeunes. Certaines associations ont même vu diminuer leurs budgets ces dernières années. Et alors on s’étonne que certains jeunes se sentent abandonnés, passent à travers les mailles du filet et ne participent à aucune activité sociale ou sportive. C’est pourquoi nous investissons pleinement dans les différentes formes de travail parmi la jeunesse. .
Le travail professionnel avec les jeunes doit disposer de plus de moyens. Pour étendre son fonctionnement et permettre aux animateurs de jeunesse de répondre aux demandes d’aides des jeunes. Mais aussi pour lancer des antennes dans les quartiers où il n’y en a pas encore aujourd’hui.
Nous voulons soutenir aussi les mouvements, associations et clubs sportifs, qui grâce à leurs bénévoles, touchent chaque semaine des milliers de jeunes. D’abord en aidant ces associations à trouver les locaux adaptés. Mais puis surtout, nous l’aidons surtout en le soutenant dans la recherche et la formation de sa colonne vertébrale : les bénévoles qui s’engagent quotidiennement pour leur mouvement de jeunes.

Deux. Les jeunes méritent une place dans l’espace public et des infrastructures adaptées

« Davantage de parcs et d’espaces verts ». Ceci doit également être un pilier de base d’une bonne politique de la jeunesse : plus de verdure, plus d’espaces verts, surtout dans les quartiers à forte densité de population. Pour rencontrer ses amis, pour jouer au foot ou tout simplement pour se poser dans l’herbe, près de chez soi. Ces espaces publics, nous les aménageons de façon que les jeunes s’y sentent chez eux, et en évitant les conflits entre usagers. Il convient d’ailleurs d’accorder plus d’attention aux besoins des filles. Un choix ouvert d’activités sportives et ludiques invitera les jeunes à se rencontrer davantage dans ces espaces publics.
C’est ce qui ressort du « Big Ask », l’enquête parmi les jeunes, élaborée par RedFox, le mouvement de jeunes du PTB. À la question « comment les jeunes peuvent-ils avoir leur mot à dire dans la ville ? », 42 % répondent qu’il faut impliquer les jeunes quand la ville ou la commune réaménage les rues et les parcs.

En outre, la commune peut également donner plus de place aux jeunes dans des infrastructures intérieures. De nos jours, les salles de sports affichent souvent complet. Mais en dehors des heures d’ouverture, certaines infrastructures sont parfois désertes ; les salles de sport des écoles, par exemple, mais également les parkings. En investissant dans des concierges et animateurs, nous pouvons ouvrir de nouveau ces espaces et créer ainsi un nouveau domaine public. En proposant des activités parascolaires dans les bâtiments mêmes des écoles, nous rendons ces activités plus accessibles. Et cela permet de réconcilier certains jeunes avec l’école.

Trois. Donner la parole aux jeunes

Les jeunes estiment ne pas être entendus ou pris en compte en matière de politique communale. Les jeunes estiment que les autorités communales les considèrent plutôt comme une source de nuisances plutôt que comme des partenaires à part entière pouvant participer à la construction de la commune d’aujourd’hui. La participation reste réservée à ceux qui arrivent à trouver leur chemin dans le labyrinthe des administrations de la commune. Ceux qui ont moins de 18 ans ne peuvent faire valoir leur voix aux élections. Le PTB plaide pour un abaissement de l’âge du droit de vote à 16 ans. À court terme, un changement d’état d’esprit est nécessaire pour les amener à participer, au moins, à l’élaboration de la politique communale. Car, indépendamment de toutes les formes officielles de concertation, la confiance est ce qui compte en premier. Pour pouvoir vous exprimer, il faut aussi qu’on vous écoute. Cela requiert une attitude ouverte de la part des décideurs politiques. Ceux-ci doivent se rendre compte que les jeunes sont des experts quand il s’agit de leur quartier ou de leur école. La démocratie est un échange dans les deux sens : nous n’attendons pas uniquement que les jeunes trouvent leur chemin, mais allons activement dans leur direction.
Avec cet état d’esprit, les autorités communales peuvent proposer aux jeunes de s’exprimer de toutes sortes de manières. En premier lieu, par les organes structurels de participation, comme les conseils de jeunes. Ceux-ci doivent devenir de véritables lieux de représentation et de participation des jeunes. Les conditions pour cela sont les suivantes : soutien professionnel, respect et appréciation de la part du politique. C’est pourquoi les conseils des jeunes doivent bénéficier du droit d’initiative au conseil communal. Et, alors, les jeunes pourront eux-mêmes présenter des points à l’ordre du jour. Ce même conseil aurait un pouvoir de véto s’ils estiment que certaines décisions du collège communal ne répondent pas à leur besoin.

Ceux qui ne sont pas en ligne directe avec le conseil des jeunes doivent aussi pouvoir déposer leurs idées sur la table. Pour cela, un instrument ouvert digital est nécessaire, par lequel les jeunes pourront avancer leurs questions et suggestions et recevoir le soutien des autres jeunes. Les services communaux s’engagent à répondre à chacune des questions et à traiter les propositions qui bénéficient du soutien d’un nombre suffisant de jeunes.
La politique communale de la jeunesse doit être en phase avec le monde des jeunes. Pour cela, la politique doit s’appuyer sur le travail professionnel du secteur jeunesse et sur ses liens au sein de l’enseignement. Alors, les jeunes pourront se faire entendre quand il y aura des changements en vue dans leur quartier, mais aussi être impliqués dans la mise en place de nouveaux projets. Sans un solide travail avec les jeunes, la politique ne peut pas arriver à une participation motivée des jeunes.

Quatre. Rendre le jeu, le sport et la culture accessibles à tous

Le travail parmi les jeunes est un maillon indispensable de la lutte contre la grande pauvreté, mais cette lutte a besoin de bien davantage que d’animateurs jeunesse. À Bruxelles, 26 % des jeunes actifs de moins de 25 ans sont demandeurs d’emploi. Un quart des enfants bruxellois de moins de 18 ans grandissent dans un ménage sans revenu de travail.
La lutte contre la pauvreté parmi les jeunes commence par l’amélioration de la situation de leurs parents. Mais des actions spécifiques sont aussi nécessaires et doivent cibler les jeunes eux-mêmes : un soutien dans l’enseignement et la création d’emplois pour les jeunes. Nous devons éviter coûte que coûte que les jeunes se retrouvent dans une situation sans emploi ou sans formation. Ici aussi, la commune a sa responsabilité.
Mais des activités sportives, ludiques et culturelles sont importantes (y compris des services digitaux accessibles). Pour leur estime de soi, pour développer des compétences, pour se créer des amis et un réseau social, bref, pour son bien-être global. Ces activités contribuent positivement à une perspective d’avenir positive, et aident les jeunes à (re)prendre leur vie en mains.
La commune a donc une responsabilité à faciliter l’accès au sport et à la culture. C’est ce qui ressort tant de la Grande Enquête du PTB que de l’enquête Big Ask de RedFox, son mouvement de jeunes. Réduire les coûts est ici notre première mesure. Ces dernières années, suite aux économies, des associations de sport et de culture ont dû augmenter leurs cotisations. Pour éviter cela, nous augmentons leurs moyens de fonctionnement. Mais la commune peut également intervenir directement par des chèques sport ou culture, quand les cotisations constituent un seuil financier trop élevé. Nous voulons aussi que les infrastructures sportives communales soient accessibles gratuitement pour les jeunes, afin de faciliter l’accès au sport pour des raisons de bien-être, de santé et de cohésion sociale.

Cinq. Vivre ensemble

La jeunesse bruxelloise est diverse. En âge, en genre, en orientation sexuelle, en origine sociale, en origine culturelle, en subcultures, etc. Cette diversité est riche de potentialités, et d’occasions à apprendre. Nous stimulons l’appréciation et la découverte mutuelles entre jeunes à travers des activités, des rencontres, des échanges et des événements. En organisant des festivals de jeunes talents, ou en soutenant des événements qui promeuvent la diversité. 

Face aux jeunes qui se rencontrent sur les squares et places de leur commune, les autorités communales ont tendance à réagir négativement. À vouloir enlever les bancs pour empêcher que des jeunes se fassent rendez-vous dans l’espace public. À d’autres endroits, il arrive que des jeunes soient contrôlés régulièrement par la police sans raison précise. Cela débouche sur une spirale de méfiance. Cette tendance, nous voulons l’inverser.
La non-action n’est pas une option. Nous voulons investir dans un travail positif envers ces jeunes, proposant des activités sur les lieux publics.
Puis, en cas de tensions récurrentes entre jeunes et riverains, nous voulons investir en premier lieu dans le dialogue, en organisant des rencontres entre les personnes concernées, accompagnées par des médiateurs professionnels et des travailleurs de la jeunesse.
Nous voulons des agents de quartiers qui connaissent les jeunes et le quartier, qui respectent les jeunes et sont respectés par les jeunes. Nous arrêtons les contrôles d’identités harcelant les jeunes et stigmatisant certaines populations. Il faut mettre fin aux contrôles de police au ton agressif, et qui dérivent parfois en violence. Les policiers doivent se concentrer sur ces personnes et jeunes qui commettent des délits.