Pour l’égalité complète entre les femmes et les hommes

Nous voulons établir l’égalité complète entre les femmes et les hommes, sans discrimination au travail et dans le ménage, sans domination, sans violence. Les hommes et les femmes sont confrontés au même système économique, le capitalisme, qui les plongent dans des crises économiques, démocratiques ou encore climatiques. Mais dans ce cadre, les femmes sont encore plus opprimées. Des emplois encore plus précaires, des différences salariales qui restent, des pensions plus basses que les hommes, une représentation politique plus faible, … Ces discriminations sont encore aggravées notamment par les mesures d’austérité, qui s’attaquent à leurs pensions, aux soins de santé, à l’accès à l’emploi ou aux services publics.Les femmes sont aussi toujours à l’heure actuelle doublement exploitées. D’une part en tant que travailleuses, mais aussi au sein du ménage où elles s’occupent encore majoritairement des tâches domestiques et des soins aux enfants ou aux parents. Nous voulons mener un combat commun pour une toute autre société. Une société qui n’exploite plus les travailleurs (ses) et où les femmes ont un accès équitable au marché du travail, sans différence de salaire ou de pension. Nous voulons que les soins aux personnes soient portés de manière égalitaire, grâce notamment aux 30h semaine pour tous, et allégés pour les femmes et les hommes grâce à des services publics développés. Une société aussi où les mentalités et les mœurs héritées depuis des siècles de domination patriarcale auront évoluées et où le sexisme et les violences faites aux femmes n’auront plus leur place. Une société où les droits des femmes, comme celui du choix d’être mère ou non, ne seront plus remis en question au moment de crises économiques mais seront des droits définitivement acquis. La commune a son rôle à jouer pour arriver à l’égalité femmes/hommes.

Ce que nous voulons

Un. L’égalité au travail

  • Nous pratiquons, au niveau de la commune, des tests proactifs contre le sexisme au niveau de l’embauche.
  • Nous testerons la semaine de 30 heures dans quelques services communaux, en vue de la généraliser.

Deux. Soulager et partager les soins aux proches en développant les services publics

  • Nous créons des places abordables dans des crèches publiques pour donner l’accès au travail à toutes les femmes.
  • Nous développons l’accueil extra-scolaire bon marché pendant les vacances.
  • Nous rendons les garderies gratuites à l’école.
  • Nous augmentons le nombre de places abordables dans des homes publics de qualité pour les soins aux parents. 
  • Nous développons l’accueil public des personnes avec handicap.
  • Nous créons des cantines scolaires de qualité et ainsi que des cantines dans les services communaux, avec de la nourriture saine, de saison et bon marché. 

Trois. Sortir les femmes de la précarité

  • Nous garantissons l’accès à la médecine gratuite de première ligne et à des médicaments moins chers. 
  • Nous créons plus de logements publics abordables.

Quatre. Lutter contre les discriminations dans l’espace public

  • Nous supprimons l’interdiction du foulard dans les écoles secondaires et dans les services communaux. Nous voulons lever la discrimination de l’accès au travail que constitue cette interdiction.
  • Nous prévoyons des toilettes publiques gratuites.
  • Nous prévoyons des espaces de soins où changer et nourrir les bébés et nourrissons, communs aux hommes et aux femmes.
  • Nous voulons le reflet de la société et donc la parité dans la représentation politique, dans les administrations publiques, mais aussi dans les comités de quartier, les associations, les clubs de sport, …

Cinq. Nous investissons dans la prévention contre la violence envers les femmes

  • Nous voulons plus miser sur l’éducation affective et relationnelle à l’école. La prévention du sexisme et de la violence envers les femmes commence à un jeune âge. Le contenu des cours EVRAS doit être clairement défini. L’éducation à la vie affective et relationnelle doit aussi être incluse dans la formation des enseignants. 
  • Nous voulons que la prévention contre les violences faites aux femmes soit organisée plusieurs fois par an sur le lieu de travail.
  • Nous voulons bannir la publicité sexiste, qui ramène le corps de la femme à une marchandise. A la place, nous voulons véhiculer une culture favorable aux femmes. Une culture qui ne donne aucun soutien à des projets qui portent atteinte à l’intégrité des femmes. 
  • Nous voulons accentuer la promotion des campagnes d'information directement en rapport à la santé des femmes (par exemple: les missions des plannings familiaux, contraception, l'avortement, le cancer du sein…) 
  • Nous augmentons la sécurité des femmes dans l’espace public en éclairant les rues et les parcs. Nous veillons à ce que des « zones vides » soient éliminées de nouveaux projets immobiliers.

Six. Nous investissons dans l’aide accordée aux femmes victimes de violences ou de sexisme

  • Nous améliorons l’accueil des victimes et personnes désirant porter plainte. Toute déclaration ou plainte doit être écoutée et constatée. Nous sensibilisons les équipes quant aux plaintes contre des agressions verbales ou physiques sexistes, contre les violences conjugales. Nous renforçons le service de l’aide aux victimes, de même que nous soutenons les cellules EVA. 
  • Nous libérons plus de fonds pour les centres qui accueillent les femmes victimes de violence et pour la création de nouvelles places d'accueil.
  • Nous voulons permettre à des femmes d’y rester avec des enfants pour des périodes plus longues.
  • Actuellement, il n’existe qu’un seul centre de prise en charge des victimes de violences sexuelles (CPVS) sur le territoire de la Région bruxelloise. Les communes doivent œuvrer et faire des demandes à la Région bruxelloise pour qu’un deuxième centre de prise en charge voit le jour.

Sept. La liberté de maternité

  • Nous voulons étendre le nombre de centres pratiquant l’avortement. Nous voulons généraliser le planning familial dans ses missions de formation et d’éducation sur la contraception et le droit à l’avortement. Nous accordons pour cela plus d’aide financière. 
  • Nous voulons créer un fonds de soutien aux femmes en situation financière précaire pour qu’elles puissent payer un avortement.

Vision

Les femmes représentent la moitié de la population et donc aussi la moitié des travailleurs, des jeunes, des artistes, des intellectuels, des personnes âgées, … elles ne sont donc pas une minorité. De tout temps elles ont toujours occupé une place particulière dans la société en fonction des besoins de l’économie. De nos jours, depuis la crise économique des années ’70 et suite au mouvement féministe de l’époque qui luttait pour l’émancipation, les femmes sont beaucoup plus présentes sur le marché du travail. Avoir accès à un travail a été une grande avancée dans l’émancipation des femmes. C’est un moyen pour elles de devenir indépendantes au niveau économique et de participer activement à la société. Mais le patronat s’en est servi aussi pour faire pression sur les salaires de manière générale. Plus de travailleuses sur le marché de l’emploi, cela veut dire des salaires plus bas pour tous et toutes. Si vous n’êtes pas content de ce que votre employeur vous donne, il trouvera quelqu’un d’autre qui acceptera étant donné que l’offre d’emplois est plus basse que la demande. Le capitalisme exploite donc les travailleurs et travailleuses. Dans ce contexte les femmes sont d’autant plus opprimées car elles se retrouvent majoritairement dans des temps partiels ou dans des emplois plus précaires que les hommes. Avec comme conséquences également d’avoir des pensions plus basses, les femmes n’atteignant souvent jamais une carrière complète. Avec la crise économique et les mesures d’austérité qui touchent tous les travailleurs, ce sont encore les femmes qui paient le plus la note. Attaques sur les pensions, sur les soins de santé, sur les services publics, … autant de facteurs qui plongent les femmes dans une précarité plus importante. C’est ainsi que l’écart salarial entre les femmes et les hommes est toujours de plus de 22% en Belgique et principalement dû aux temps partiels. L’écart des pensions monte lui à plus de 30%. 

Outre l’exploitation et les discriminations que les femmes subissent comme travailleuses, elles continuent toujours également à porter majoritairement la charge du ménage ou des soins aux enfants ou aux parents. Elles sont doublement exploitées, d’une part comme travailleuses et d’autre part dans la sphère privée. Et les deux situations s’entretiennent l’une l’autre. Les mœurs bien ancrées dans notre société, avec l’idée que les femmes sont faites pour s’occuper du ménage ou des enfants, poussent plus souvent les femmes à diminuer leur temps de travail par exemple, voire de rester femme au foyer. Et de l’autre côté, les offres d’emplois à temps partiels ou précaires sont souvent la seule offre qui leur est donnée. C’est par exemple le cas dans la grande distribution, secteur où travaillent beaucoup de femmes. Enfin, le manque d’investissements publics, qui crée un manque important de crèches ou qui fait augmenter les tarifs des garderies scolaires, est un obstacle pour que les femmes aient accès au travail. 

Pour arriver à l’égalité complète entre les femmes et les hommes dans une société qui ne les exploitent plus, nous voulons prendre des mesures pour l’égalité salariale, aboutir à des temps plein pour les femmes et les hommes grâce à la réduction du temps de travail et les 30h pour tous. C’est le point de départ également pour permettre un meilleur partage des tâches domestiques et aussi la possibilité pour toutes et tous de s’engager, s’impliquer dans la vie de son quartier, d’avoir des loisirs, et de vivre avec suffisamment de revenus. Des temps plein pour les femmes et les hommes c’est également la garantie d’une pension décente pour toutes et tous. 

Nous voulons revaloriser les métiers où elles sont majoritairement présentes, élever le montant des pensions. L’accès à un logement abordable doit aussi être garanti. La majorité des familles monoparentales ont à leur tête une femme (86%). Cette  situation les désavantage sur le marché du travail. Du fait qu’elles sont seules, elles ont moins de possibilités de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie familiale qui soit tenable. Et qui dit revenu limité dit aussi difficulté à trouver un logement décent.

Pour alléger les tâches ménagères et les soins apportés aux proches, nous voulons développer les services publics. Comme les crèches, rendre les garderies gratuites, développer des stages sportifs et culturels bon marché pendant les vacances. Nous voulons plus de places en maisons de repos publiques, des aides familiales pour l’aide à la maison. Nous voulons développer également des cantines de qualité, que ce soit à l’école ou sur les lieux de travail afin d’alléger cette prise en charge dans la sphère privée.  

Nous voulons également une meilleure égalité dans les congés parentaux pour que la grossesse ne soit plus un moyen de discriminer les femmes sur le marché de l’emploi. Nous voulons de cette manière aussi alléger la charge des soins aux bébés portée par les mères. L’égalité des congés parentaux permet aux pères d’aider leurs conjointes et aussi de créer du lien avec leurs enfants dès le plus jeune âge. Cela fait partie, enfin,  de l’éducation nécessaire pour combattre les stéréotypes ancrés depuis des siècles sur le fait que la maternité ne concernerait que les femmes. 

Les stéréotypes ancrés depuis des siècles, l’idéologie du patriarcat qui continue à propager les idées de domination sur les femmes est tenace. Le capitalisme a hérité de ces idées des siècles et sociétés qui l’on précédé et s’en sert confortablement, les reproduit, pour garder une main d’œuvre exploitable. Diviser pour mieux régner. Nous avons besoin de nous débarrasser du sexisme et des violences à l’égard des femmes, d’une part parce qu’elles sont inadmissibles d’un point de vue des droits humains et d’autre part car elles empêchent les travailleurs (ses) de se mettre ensemble pour construire une société égalitaire, sans exploitation.

Le sexisme est partout, structurel. Les blagues ou les publicités sexistes sont véhiculées largement. Les blagues renvoient par exemple l’image de la femme comme quelqu’un  de vénal, de stupide, ... Les publicités pour les appareils ménagers utilisent encore majoritairement l’image des femmes. 

Tout ce système influence la vision sur les femmes que nous nous faisons, les ramenant soit à un rôle prédéterminé de la personne qui s’occupe du ménage, des enfants ou de la famille, soit de consommatrice faisant tourner le marché de « la beauté », soit encore d’êtres devant rester en arrière-plan de la société. Tout cela impacte également le comportement des femmes elles-mêmes. Elles seront souvent moins sûres d’elles, hésiteront à prendre la parole pour donner leur avis, se porteront moins souvent candidates pour assumer des hautes responsabilités. Le sexisme structurel rend aussi les femmes moins fortes pour faire face aux violences qu’elles subissent. L’un entretient l’autre.

Le sexisme et la violence envers les femmes ont récemment été au centre de l’actualité. Le mouvement sous le signe de #MeToo a mis en évidence combien ce problème est profond et très présent dans la société. Il apparaît chez les personnes de tous horizons et de tout statut social et le plus souvent dans un contexte de domination. Les patrons, ou chefs d’un service, qui abusent de leurs employées, le réalisateur qui abuse de ses actrices, … Le harcèlement de rue n’est que la pointe de l’iceberg du problème.  Les violences conjugales sont encore très tabous dans notre pays, c’est pourtant dans l’entourage proche que la violence s’exerce le plus fort. La fragilité économique des femmes les fait rester parfois dans des situations dramatiques au lieu de se mettre à l’abri des coups. 

Puisqu’il s’agit d’un problème structurel et présent partout dans la société, il faut aussi s’y attaquer de manière large. Pour que les femmes trouvent leur place, s’émancipent, participent activement à la société. 

Et cela commence par renforcer l’accueil des femmes victimes de violence dans les commissariats, les plaintes doivent être prises et suivies. Nous soutenons également les cellules EVA dans les zones de police.  

La prévention est aussi nécessaire. Nous voulons développer la prévention dès l’enfance. C’est pourquoi une éducation affective et relationnelle à l’école (via les cours EVRAS, Éducation à la Vie Relationnelle Affective et Sexuelle) est si importante. Cette éducation est également importante pour les enfants pour les former à l’égalité femmes/hommes. La prévention et l’éducation doivent aussi s’effectuer sur les lieux de travail et dans les quartiers où nous vivons. L’accueil, la prise en charge, l’hébergement des femmes victimes de violences doit être suffisant et la formation des professionnels bien prise en main. 

Avec les crises économiques, le regain d’idées réactionnaires refait aussi surface. Le droit à l’avortement est mis sous pression dans différents pays d’Europe. Chez nous, sa sortie du code pénal n’est toujours pas acquise. Nous voulons garantir les droits des femmes à choisir si elles veulent être mère ou non, à disposer de leur corps. 

La commune a son rôle à jouer à tous les niveaux, que ce soit pour l’emploi, pour combattre la précarité de beaucoup de femmes, pour lutter contre le sexisme et les violences et aussi pour garantir aux femmes la liberté de maternité. A tous ces niveaux, la commune a son rôle et doit s’atteler à atteindre l’égalité femmes/hommes. 

Un. L’égalité sur le marché du travail

L’écart salarial entre les femmes et les hommes en Belgique est toujours supérieur à 22%. Un des facteurs principaux est que beaucoup de femmes travaillent à temps partiel. Contrairement aux idées reçues, dans la majorité des cas il ne s’agit pas d’un choix mais d’une contrainte. Il existe un manque d'emploi à temps pleins, mais aussi le manque de places en crèches combiné aux obligations familiales dont les mœurs font reporter la charge sur les femmes, font que travailler à temps partiel devient une obligation. 

L’instauration des 30h semaine est une mesure phare pour réduire les inégalités de salaire entre les femmes et les hommes. Réduire à 30h la semaine de travail, avec maintien du salaire, permet de créer des emplois temps plein et de laisser du temps pour les loisirs, la famille ou pour s’engager dans des associations,... Si les femmes et les hommes peuvent ainsi travailler temps plein chacun, cela combat les inégalités salariales et ne met plus de pression économique sur les femmes pour qu’elles s’occupent la majorité du temps de la famille. Nous testerons la semaine de 30 heures dans quelques services communaux, en vue de la généraliser. L’introduction de la semaine de 30 heures a le potentiel de créer des centaines d’emploi au niveau communal. L’introduction de la semaine de 30 heures peut participer à réduire les inégalités femmes-hommes et la commune pourrait montrer l’exemple.

La grossesse et la maternité sont souvent utilisées pour discriminer les femmes sur le marché du travail. Les employeurs sont frileux de les engager sachant qu’elles seront absentes après l’accouchement ou même avant. C’est la raison pour laquelle nous voulons que des tests proactifs soient appliqués au moment des embauches dans les services communaux afin de garantir qu’aucune discrimination dû au genre n’ait lieu. 

Deux. Soulager et partager les soins aux proches et les tâches domestiques en développant les services publics

Les femmes continuent toujours à assumer la plupart des tâches domestiques et des soins aux proches. Parce que les mentalités héritées à ce sujet depuis des siècles sont tenaces et poussent à cela, mais aussi pour des raisons économiques. Parce qu’elles ne trouvent que des temps partiels comme travail ou encore que leurs partenaires gagnent plus qu’elles et ne vont donc pas réduire leur temps de travail pour s’occuper de leur famille. 
Nous voulons donc agir sur l’égalité salariale comme expliqué dans le point un mais aussi en développant des services publics forts et de qualité qui soulagent les familles et les femmes et qui permettront un meilleur partage des tâches. 
La réduction du temps de travail pour tous est une base pour permettre un meilleur équilibre dans le partage des tâches. Tout n’est pas automatique, les mentalités doivent bien entendu évoluer, mais tant que des inégalités au niveau des salaires et du temps de travail vont subsister, l’évolution des mentalités et la discussion sur le partage des tâches se feront difficilement vu les pressions économiques. 

Ensuite, contrairement aux politiques de désinvestissements publics en cours, nous créons des places abordables dans des crèches publiques pour donner l’accès au travail à toutes les femmes. Comme décrit dans le chapitre dix-sept consacré à la petite enfance.
Au lieu d’augmenter le prix des garderies scolaires, nous les rendons gratuites et nous développons des offres d’accueil extrascolaire bon marché durant les vacances. 
Le fait que tous ces services à l’heure actuelle ont un coût important dans les budgets des ménages pousse les femmes à s’occuper elles-mêmes des enfants. 

Nous développons également la prise en charge des personnes âgées. Par l’augmentation de l’aide familiale à domicile, avec des contrats et des conditions de travail de qualité pour le personnel pour leur permettre de prendre le temps pour les soins. Nous développons également les places publiques en maison de repos ou maisons de quartiers pour personnes âgées, avec plus de personnel pour des soins de qualité. Comme décrit dans le chapitre dix-neuf de ce programme. De même que pour l’accueil des personnes handicapées, comme décrit au chapitre dix-huit.  

Afin de soulager les familles au niveau des tâches domestiques, nous créons également des cantines de qualité scolaires et en entreprises publiques et privées, avec de la nourriture saine, bio et bon marché. Cela permettra de moins courir entre le travail, l’école et la maison si les membres de la famille ont déjà eu accès à un repas principal sain et équilibré durant la journée. 

Trois. Sortir les femmes de la précarité

Les femmes qui travaillent ont beaucoup plus souvent un temps partiels. Et la majorité des familles monoparentales ont également des femmes à leur tête. Les femmes tombent plus dans la précarité que les hommes. On l’a vu aussi pendant la crise Covid, les pertes de salaires avaient un impact plus important sur les femmes que les hommes. Une enquête parue en mars 2018 révélait aussi que 5 femmes sur 10 estiment que tout le monde n’a pas accès à des soins de santé de qualité, constat qui n’est partagé que par 3 hommes sur 10.

Nous voulons dès lors prendre des mesures pour lutter contre la pauvreté pour tous et aussi en particulier pour les femmes qui tombent plus souvent dans la pauvreté. 
L’accès à un logement abordable doit être garanti et d’autant plus pour les femmes qui sont dans un ménage monoparental. Cela passe par baisser les loyers des logements communaux, créer plus de logements publics abordables, … comme nous le défendons dans le chapitre un de ce programme. Nous prévoirons du logement social spécifiquement pour les femmes victimes de violences conjugales.  
Enfin, nous voulons un accès à la médecine gratuite de première ligne ainsi qu’à des médicaments moins chers comme décrit dans le chapitre six sur la santé de ce programme. 

Quatre. Lutter contre les discriminations dans l’espace public et la représentation publique

Les wc publics manquent  cruellement, celles qui doivent se soulager d’urgence ne peuvent s’adresser bien souvent qu’à l’horeca ou à des magasins. On doit alors payer pour aller aux toilettes. Il y a trop peu de toilettes publiques, et surtout pour les femmes.
Celles et ceux qui se déplacent avec un bébé ou un nourrisson n’ont pas beaucoup de possibilités pour le changer ou le nourrir.
C'est pourquoi nous voulons des toilettes publiques avec table de change aussi bien dans les toilettes des femmes que celles des hommes.
Où réchauffer un biberon ou une panade ? Où donner le sein tranquillement ? Allaiter est un fait naturel qui doit être possible partout dans l’espace public. Mais en plus, des espaces réservés à l’allaitement peuvent être utiles pour les mères qui veulent nourrir leur enfant en toute tranquillité.

L’interdiction du foulard est une mesure discriminatoire qui est en conflit avec le droit du libre choix de l’enseignement et qui limite le droit au travail. L’enseignement et le travail doivent être accessibles. C’est pourquoi nous voulons voir supprimer l’interdiction du foulard, aussi bien dans les écoles communales que pour le personnel communal.
Les femmes étant la moitié de la population, nous veillerons à ce que le niveau politique ou associatif reflète bien cette parité de la société. Nous voulons, outre la parité sur les listes électorales, une parité également dans les collèges communaux afin d’aller encore plus loin dans la représentation politique égale entre les femmes et les hommes. 
Le sport féminin est par exemple trop souvent dévalorisé.
La commune doit soutenir l'égalité de genre et cela passe par une offre sportive adaptée avec une infrastructure polyvalente pour les femmes. 

Cinq. Nous investissons dans l’aide aux femmes victimes de violence ou de sexisme.

Les victimes de violence et de sexisme ont droit à une aide de qualité abordable. Il n’existe qu’un seul centre de prise en charge des victimes de violences sexuelles, auxquels les victimes peuvent s’adresser pour un secours médical et psychologique, une enquête médico-légale, le dépôt d’une plainte et son suivis. Ces centres fonctionnent très bien, mais un seul à Bruxelles c’est insuffisant. Les communes doivent œuvrer et faire des demandes à la Région bruxelloise pour que plus de centre de prise en charge voit le jour. Et certainement près des centres universitaires. On a vu leur nécessité après #balancetonbar. 

Toutes les associations de première ligne ou les maisons d'accueil sont complets, et depuis la vague #Metoo c'est un raz de marée, «certaines femmes ont compris que ce n'était pas normal ce qu’elles subissaient » nous a confié une travailleuse sociale. A priori cette prise de conscience est une bonne nouvelle mais si les services ne suivent pas, par faute de moyens, c'est dramatique.

La plupart des femmes victimes de violences ne les dénoncent pas à la police. Elles hésitent souvent par crainte de ne pas pouvoir raconter ce qui s’est passé, de ne pas être prises au sérieux ou parce que peu de plaintes aboutissent. Nous voulons donc que le personnel de l’accueil des victimes reçoive une formation spécifique. Le taux élevé des violences familiales reste préoccupant et doit être pour la police une priorité. Les victimes de féminicides subissent toute une série de violences déjà bien avant le passage à l’acte de l’auteur. 

Les refuges sont un besoin vital pour les femmes qui veulent échapper à une situation de violence. Il ne peut pas y avoir de manque de place à ce moment-là. Nous voulons libérer plus de moyens pour l’accueil des femmes, en subventionnant d'avantage les maisons d’accueil et en créant des centres supplémentaires.

Six. Nous investissons dans la prévention contre la violence faites aux femmes

Le problème des violences est largement répandu dans la société, il faut aussi investir dans la prévention au sens large.
La Belgique a ratifié la convention d’Istanbul qui l’engage à prendre toute une série de mesures pour combattre les violences faites aux femmes. Les ASBL locales qui travaillent avec les femmes à la lutte contre la discrimination, à la prévention de la violence et du sexisme, à l’accueil des victimes, etc, ont un rôle important d’émancipation. La commune doit mettre ce rôle en valeur. Ces ASBL aussi ont besoin de plus de moyens pour remplir leur rôle.

Nous voulons que la prévention commence dès l’enfance, en donnant la priorité à l'EVRAS (programme d’Éducation à la Vie Relationnelle Affective et Sexuelle dans l’enseignement), avec une révision du guide et en impliquant les parents. 
Nous voulons que les écoles aient à leur disposition suffisamment de moyens pour mettre en œuvre l'EVRAS. La commune doit s’engager à ce que ses écoles aient à leur disposition ces moyens.
Nous voulons une prévention sur comment se construisent des relations de respect et de confiance entre les femmes et les hommes. Le contenu des cours doit prévoir l’éducation sur ce qu’est l’égalité femmes/hommes. Des professionnels donneront les cours EVRAS, mais nous voulons aussi que cela fasse partie de la formation générale des enseignants pour les aider à gérer les stéréotypes propagés dans les écoles. 

Nous voulons que des moyens soient investis pour que la prévention contre les violences sur les lieux de travail soit organisée plusieurs fois par an. 
Nous voulons des moyens supplémentaires pour la sensibilisation et également pour que soit étendu à tous les secteurs de travail de la commune la présence de personnes de confiance chez qui les travailleuses peuvent se tourner en cas de violence. 

Nous voulons que les publicités sexistes, qui renvoient l’image de la femme comme une marchandise, soient bannies de l’espace public. Notre vision n’est pas un retour au puritanisme. Mais l’épanouissement sexuel ne passe pas par donner une image dégradante de la femme. 
Au contraire, l’émancipation sexuelle passe par apprendre le respect de l’autre, la considérer comme son égal, établir des relations de confiance et non de domination, apprendre ce qu’est le consentement et que le corps des femmes leur appartient. Ces éléments ne sont nullement propagés lorsque des publicités continuent à inférioriser les femmes et les considérer comme des objets sexuels. 

Sept. La liberté de maternité

Nous partons du principe "mon corps, mon choix". Les femmes ne doivent pas être contraintes d'être enceintes et de mettre un enfant au monde contre leur gré.  Pourtant, le droit des femmes à choisir de devenir mères ou non n'est nulle part acquis à 100 %. Pire, le débat sur l'avortement reprend chaque fois que la droite conservatrice en voit l'occasion. À chaque fois, elle tente de revenir des décennies en arrière. Les débats sur l'avortement qui ont eu lieu ces dernières années dans de nombreux pays, comme les États-Unis ou la Pologne, le prouvent. La droite conservatrice y a saisi l'occasion de faire reculer le droit à l'avortement. Il en va de même dans notre propre pays. Le Vlaams Belang, la N-VA et le CD&V n'hésitent pas à truffer le débat sur l'avortement d'inexactitudes et de propos stigmatisants. 

En 2019, avec le PTB comme force motrice, une proposition de loi commune qui étendrait la durée légale de l'avortement en Belgique à 18 semaines, réduirait le délai d'attente à 48 heures et dépénaliserait complètement l'avortement, a été déposée. Cette proposition a été signée par le PTB, Vooruit, le PS, Les Engagés, l'Open VLD, Défi, Groen et Ecolo. Une majorité, en d'autres termes. Les partis de droite conservateurs tels que le CD&V et la N-VA, soutenus par le Vlaams Belang, ont alors sorti de leurs manches toutes les manœuvres de report possibles pour éviter de devoir discuter du dossier. La formation de la Vivaldi aurait pu être un élan. Mais tous les partis siégeant aujourd'hui dans la Vivaldi, qui ont signé la proposition de loi, ont plié sous la pression du CD&V et de la N-VA. La proposition a été mise au frigo. Ils ont préféré leur mandat aux droits des femmes. 

Le mouvement féministe et pro-choix continue d'exiger que le dossier soit mis sur la table. Nous faisons de même avec le PTB et Marianne. Nous avons mené des actions, participé à des manifestations, fait des interventions parlementaires,.... Nous ne lâcherons pas l'affaire car pendant ce temps, les 500 femmes qui se rendent chaque année aux Pays-Bas pour se faire avorter après 12 semaines restent dans des soucis. Elles ne peuvent pas bénéficier de soins médicaux appropriés dans leur pays. 

Nous augmentons le nombre de centres pratiquant l'avortement. Les médecins qui ne souhaitent pas pratiquer eux-mêmes des avortements sont obligés d'en référer à un médecin ou à une institution qui le fait. Nous réintroduisons les connaissances relatives à l'avortement dans la formation de base des médecins. Ce n'est pas le cas aujourd'hui et les médecins sont donc moins sensibilisés à ce sujet.
Par ailleurs, nous mettons l'accent sur la prévention. Nous investissons dans l'accessibilité de la contraception. Nous rendons la pilule gratuite, même pour les plus de 25 ans. Nous veillons à ce que la contraception à longue durée d'action (stérilet, shotgun, etc.) devienne plus accessible. Nous fournissons des préservatifs gratuits, par exemple dans les écoles, chez les médecins généralistes, dans les toilettes publiques,... .

Nous défendons la nécessité de maintenir la distribution de la pilule du lendemain à travers les plannings familiaux. Pour des raisons de sécurité grâce à l’encadrement médical, d’accessibilité car elle y est gratuite alors qu’elle est payante en pharmacie, de confidentialité. Nous voulons généraliser le planning familial dans ses missions de formation et d’éducation sur la contraception et le droit à l’avortement. Et la commune a son rôle à jouer. Elle peut demander des aides financières pour l’ouverture de nouveaux centres de planning. D’ici 2029 nous voulons créer des centres de planning supplémentaires. 

Nous voulons aussi créer un fond pour les femmes en situation précaire, pour avancer l’argent d’un avortement. Les femmes en situation financière difficile peuvent frapper à la porte du CPAS pour prendre rendez-vous pour un avortement. Mais il y a d’abord une vaste enquête sociale et cela prend du temps. Parfois trop de temps, de sorte que ces femmes dépassent le délai légal pour pouvoir pratiquer un avortement.