Une commune qui crée de l’emploi de qualité

Pour réaliser une commune à la mesure des gens, nous devons continuer à engager du personnel et limiter l’externalisation de nos services. Nous avons besoin de travailleurs de la construction pour construire, rénover et isoler des habitations, des ouvriers de voirie pour rénover nos rues et nos trottoirs. Nous avons besoin de plus d’animateurs pour nos jeunes, de plus d’agents de l’administration pour rendre les démarches administratives plus efficaces. Malgré les discours triomphants des gouvernements, le chômage dans nos communes bruxelloises reste le plus élevé de Belgique. Face à ces plus de 90 000 personnes inscrites comme chercheuses d’emploi, Actiris ne répertoriait que 45 919 offres d’emploi à Bruxelles en mars 2024, dont moins de 20 000 contrats à durée indéterminée (CDI). Sans compter parmi les personnes actives le nombre d’emplois précaires et les flexi-jobs. Et les autorités communales font preuve de très peu d’ambition au niveau de l’emploi. Nous avons besoin d’emplois stables, et un rythme de travail qui permette de construire une vie sociale et familiale, d’investir dans une démocratie participative. Face à un marché d’emploi moribond, précarisant, hyperflexible, osons la création d’emplois stables, dignes, publics et durables.

Ce que nous voulons

Un. Investir dans la commune et dans les besoins de ses habitants

  • Nous cessons la politique de non remplacement dans l’administration, qui est un moyen à peine caché de réduire le personnel à moyen et long terme.
  • Nous investirons dans l’enseignement communal, dans les crèches communales, dans les services de propreté et dans la revalorisation des autres services communaux. 
  • Nous prônons des investissements et des emplois dans des secteurs d’avenir. Nous défendons la mise sur pied d’une société publique de production et de distribution de l’énergie verte à l’échelle régionale.
  • Nous prônons la création d’une société de construction, de rénovation et d’isolation de logements. Un plan ambitieux de création de logements pour réaliser le droit au logement pour tous, peut également générer de l’emploi. Par 100 logements construits, on peut potentiellement créer de 150 jusqu’à 200 emplois.
  • Nous voulons un budget d’investissement urbain qui partira des besoins sociaux, mais qui assurera également des emplois à part entière. C’est une tout autre orientation qu’une politique de cadeaux aux entreprises sans la moindre condition d’embauche.

Deux. Des services communaux qui défendent les droits de tous contre la marchandisation

  • Nous inverserons les privatisations décidées par les autorités communales. Nous plaidons pour la réintégration des ASBL auxquelles les communes ont externalisé des services d’intérêt général dans les services communaux. Nous (r)ouvrirons des antennes de quartier accessibles.
  • Nous prêtons l’oreille au personnel communal et prendrons au sérieux son expertise sur le plan de la prestation de service. Nous préférons conserver et investir dans une expertise publique, que de payer des services chers à des bureaux de consultance privés externes. 
  • Nous témoignerons de respect envers les travailleurs des services communaux. Des services publics forts seront nécessaires. Ils reposent sur des collaborateurs motivés. Nous assurons une nomination statutaire à tous les niveaux. La commune doit être un employeur social par excellence.
  • Il devra y avoir une solution structurelle pour le financement des pensions du personnel communal.

Trois. Une commune représentative de la population, sans discriminations

  • Nous poursuivons l’application du plan de diversité pour les administrations et services communaux. Le personnel communal doit être le reflet de la diversité de sa population.
  • Un guichet est créé pour soutenir ses habitants dans leur dépôt de plainte quand ils sont victimes de discrimination. La commune contrôlera par des « testings » les discriminations sur le marché de l’emploi et sur le marché locatif.

Quatre. L’accompagnement vers un vrai emploi

  • Ne nous contentons pas de formation occupationnelle ou stages sous-payés, notre mission locale doit accompagner nos jeunes jusqu’à ce qu’ils trouvent un emploi digne.
  • Nos services communaux ne collaborent pas à la chasse aux chômeurs.
  • La mission locale anticipera les besoins de personnel dans les entreprises situées sur le territoire communal, et établira des conventions pour que ces entreprises collaborent avec la mission locale pour former et embaucher des jeunes.
  • La mission locale est proactive dans la formation des jeunes. 

Cinq. Une production durable

  • Nous créons des zones destinées à des activités productives (industrielles ou artisanales) urbaines modernes afin de préserver et de créer des emplois de production. Dans les zones mixtes (production et logement), un encadrement des loyers y empêchera la spéculation immobilière.
  • Dans la zone du canal, nous développons les activités productives nécessaires pour une ville et des communes durables. Une économie circulaire de recyclage et de réparation. La construction de logements passifs et la rénovation et l’isolation du bâti existant. Un circuit alimentaire de type court et local.
  • Nous encadrons les loyers des espaces commerciaux. La commune baissera ses loyers pour les commerçants locaux des espaces commerciaux dont elle est propriétaire.
  • Nous diminuerons le nombre de trajets polluants du transport des marchandises. A cette fin, la commune soutient la demande auprès de la Région de créer un duoport multimodal à Schaerbeek Formation. Ce duoport (canal, rail) multimodal desservira via des trams-fret des dépôts de quartier d’où partiront les facteurs de bpost et des transporteurs non polluants.

Six. La commune s’engage pour des emplois de qualité partout

  • Nous introduisons une charte contre le dumping social. Sur les chantiers de la commune, nous n’accepterons que des emplois à part entière. Pas d’enchevêtrement de constructions et de sous-traitances qui ne respectent absolument pas les droits sociaux et la sécurité des travailleurs.
  • La commune n’engagera plus de contrats flexibles et sous-payés, comme des « stagiaires first » où les jeunes sont payés 800 euros par mois.
  • Les trajectoires de formation, d’embauche sociale et le système de l’« article 60 » devront créer des emplois supplémentaires qui ne pourront remplacer des emplois stables existants.
  • La commune ne créera pas de « zones touristiques » : ces reconnaissances ne sont que des prétextes pour ouvrir les magasins le dimanche. 

Vision

Une conception néolibérale de la ville prédomine actuellement dans le monde politique. Les partis traditionnels veulent faire de notre Région un lieu de consommation et d’attraction touristique, sans répondre aux besoins sociaux des habitants. 

Dans le même temps, par un manque de financement structurel des communes et d’une absence d’un système de solidarité entre les communes bruxelloises, chacune tend à faire le plus d’économie possible. Les dépenses les plus importantes proviennent en toute logique des salaires des travailleurs communaux. C’est pourquoi les communes cumulent les emplois précaires, sous-traitent les services, ou pratiquent une politique de non remplacement des départs. 

Nous estimons que la politique de l’emploi au niveau communal est complètement paralysée : d’une part, par l’idée libérale disant qu’on ne peut pas mettre le moindre bâton dans les roues des entreprises privées et, d’autre part, par le tabou libéral autour des emplois publics. Pour protéger les emplois actuels et permettre à plus de Bruxellois de travailler, nous devons rompre avec cette vision libérale. Quand le marché privé ne réussit clairement plus à garantir un emploi digne aux Bruxellois, il est temps d’oser une autre politique. Osons développer une politique de création d’emploi public.

Un. Investir dans la commune et dans les besoins de ses habitants

La politique est paralysée par l’idée libérale selon laquelle on doit le plus possible faciliter les choses pour les entreprises privées. Les communes sont censées créer les conditions favorables aux investissements. Voilà la vision des partis traditionnels sur la « co-production » de la ville par le privé et le public. Bref, on est aux petits soins pour les managers de ces sociétés. On fait du city marketing. Et on « vend » notre ville dans des bourses commerciales d’investisseurs et de l’immobilier. Tout cela dans l’idée que la ville en cueillera les fruits, que cela va améliorer la prospérité. Mais ce conte de fées ne tient pas la route. Pas plus en Région bruxelloise qu’ailleurs. Les riches n’en sont que plus riches, et les pauvres plus pauvres. Voilà à quoi a mené cette vision libérale qui nous est imposée depuis des années maintenant.

Orientons nos budgets et investissements vers les besoins des habitants et vers la création d’emplois pour les Bruxellois. On prêtera une attention particulière à des emplois et des formations pour les gens les moins qualifiés. Aujourd’hui, nous avons urgemment besoin d’investir dans des logements à loyer abordable, dans la qualité de nos écoles (bilingues), dans nos crèches et dans la propreté. Nous allons nous y atteler. 

Une société publique de construction, d’isolation et de rénovation

La mise sur pied d’une société de construction, de rénovation et d’isolation de logements publics permettra de construire et rénover des dizaines de milliers de logements sociaux. Pour qu’une telle société publique soit à la hauteur des défis, elle devrait être intercommunale ou régionale. 
La construction d’un logement peut induire la création de 1,6 emploi sur base annuelle. Pour répondre au besoin criant de logements sociaux, nous devrons engager de centaines de travailleurs dans une société publique de construction, d’isolation et de rénovation. Au niveau de l’environnement, un plan d’isolation des logements généralisé est nécessaire : quatre logements sur dix dans notre pays auraient une mauvaise isolation du toit (source). Or, isoler 4 000 bâtiments et logements publics au niveau régional pourrait amener la création de 600 emplois tout en permettant des économies d’énergie durables.
Cette société publique régionale permettra aussi de rénover le bâti vétuste, et d’isoler les maisons. Bien pour le portefeuille des gens, bien pour le climat.

Investir dans des écoles bilingues avec max 15 élèves par classe.

Créer des classes plus petites, de max 15 élèves par classe, nécessitera de former et d’engager des centaines enseignants dans les années à venir.

Deux. Des services communaux, qui défendent les droits de tous contre la marchandisation

L'Europe veut libéraliser de plus en plus de services publics et les mettre en concurrence avec des multinationales. En même temps, le sous-financement chronique des communes pousse à couper dans le personnel. Dans la vision libérale, le personnel représente avant tout une « charge » à réduire. Alors les communes parfois décident « d’externaliser » des services, à des asbl ou d’autres structures autonomes,qui fonctionnent comme des entreprises privées, sur le marché privé, avec une culture d’entreprise privée, et des salaires exorbitants de directeurs, payés par des deniers publics. Des crèches communales ou des homes risquent le même sort. Mais en faisant cela, la commune contribue activement à la saper la fonction publique. Le contrôle démocratique de la population sur les choix et la qualité de ces services externalisés diminue. Alors que dans une crèche publique, les parents peuvent réclamer des améliorations auprès des autorités communales, pour une crèche privée ou en ASBL, c’est déjà moins le cas. À la commune, les syndicats sont assez forts pour se faire entendre concernant les conditions de travail du personnel. Pour de petites entités privées, souvent sans délégation, et avec des budgets limités, il est beaucoup plus difficile de faire respecter les réglementations du travail, comme le prouvent les problèmes récurrents des homes privés.

Pour les habitants, les services publics sont un patrimoine précieux. Qui d’autre s’occupera de nos enfants et de nos personnes âgées ? Qui d’autre assurera la propreté des rues ? Qui d’autre nous aidera dans toute sorte de problèmes administratifs ? Qui organisera le sport, la culture et les loisirs ? Les autorités communales doivent embaucher le personnel nécessaire en lui assurant un bon statut.
Certains prétendent qu’il importe peu qu’un service soit privé ou public, pourvu que ce service existe. Pour le PTB, le public constitue bel et bien une plus-value. Dans les services publics communaux, le service peut réellement occuper une position centrale, au lieu du profit et de la rentabilité. Les travailleurs de la commune attachent beaucoup d’importance au sens social de leur travail. Ils en sont cependant souvent empêchés par la lourdeur des procédures, la pression trop élevée du travail et le manque de personnel. L’image du fonctionnaire qui prend des raccourcis est déplacée. Le personnel communal mérite toute notre confiance et notre respect ; une attitude critique ne peut être sanctionnée par la loi du silence. Les pompiers savent mieux que les échevins quelles sont les meilleures tenues de travail, les employés des guichets savent très bien comment on peut proposer un bon service à tout le monde. Pour cela, il n’est nul besoin d’engager des bureaux de consultance qui coûtent les yeux de la tête. 

Nous voulons une solution structurelle au financement des pensions dans les administrations locales. Ces dernières années, les budgets des communes sont mis sous pression par la facture des pensions. Les fonctionnaires pensionnés sont payés avec les cotisations sociales sur les rémunérations des fonctionnaires qui travaillent. Mais, du fait que les communes ne nomment plus suffisamment de personnel statutaire depuis des années, la base financière des pensions de ses fonctionnaires à la retraite se vide, naturellement. Nommer davantage de fonctionnaires avec un statut bien établi est la meilleure garantie pour résoudre le problème des pensions du personnel communal. Les autorités supérieures doivent prendre leurs responsabilités et intervenir financièrement.

Quant aux salaires très élevés dans les ASBL’s et services autonomisés communaux, nous comptons bien les stopper immédiatement. 

Trois. Une commune représentative de sa population

Bruxelles est la deuxième ville-région la plus diverse du monde. Nous voulons que nos entreprises et administrations soient à l’image de notre population. Actuellement, ce n’est pas encore le cas. Encore trop de fonctions ou de secteurs ne sont pas accessibles à l’ensemble de la population. Les travailleurs avec des racines dans l’immigration se retrouvent surreprésentés dans des secteurs peu ou sous-qualifiés, sous-payés. Ce n’est pas qu’à cause un niveau de formation moins élevée pour ces travailleurs. Des études montrent que des travailleurs diplômés ont également difficile d’accéder à des emplois. À diplôme et compétence égaux, 30 % des entreprises préfèrent des travailleurs « belgo-belges ».
La commune doit activement combattre les discriminations. Nous plaidons que la commune adhère au Réseau européen de villes contre le racisme/discrimination. Pour y adhérer, la commune doit élaborer un plan contre le racisme et contre les discriminations.
La commune doit ouvrir un guichet de proximité où des travailleurs, victimes de discrimination, peuvent se faire accompagner pour déposer plainte et faire valoir leurs droits. Et à l’exemple des Pays-Bas.
La commune doit aussi donner l’exemple. Des travailleurs de toutes les origines doivent se retrouver à tous les échelons de l’administration. Nous demandons à la Région, de créer une ordonnance garantissant le traitement égal à l’embauche pour les autorités communales. Ainsi l’inspection sociale régionale pourra contrôler si des communes discriminent à l’embauche. 

La commune doit élaborer un plan de diversité pour combattre les discriminations tout au long de la carrière. Et doit activement former son personnel et prendre des mesures positives pour corriger la non représentativité dans certains départements ou fonctions ou départements. Nous levons l’interdiction du port des signes convictionnels dans toute l’administration communale.

Quatre. L’accompagnement vers un vrai emploi

Les missions locales ne peuvent pas s’inscrire dans la logique de l’activation de l’emploi. Ni la chasse aux chômeurs ni l’activation ne peut se réduire à un organe de « sélection » extériorisé des entreprises bruxelloises. Ces dernières années, les missions locales étaient submergées par la procédure d’activation qui oblige les chercheurs d’emploi de se présenter pour prouver qu’ils cherchaient. La conséquence est que l’accompagnement réel était mis sous pression par cette charge administrative. Plusieurs missions locales ont dû fermer leurs portes, car elles étaient dans l’incapacité d’encore traiter plus de nouvelles demandes.

Nos jeunes doivent être aidés à trouver des emplois dignes, avec des contrats à durée indéterminés. Nous devons refinancer les missions locales afin qu’elles aient les moyens d’accompagner le jeune jusqu’à ce qu’un emploi stable soit obtenu.

Dans chaque commune, la mission locale doit faire une étude des emplois futurs nécessaire. Dans les grandes entreprises, administrations, banques et services, des milliers de travailleurs partiront à la retraite dans les 10 années à venir. Faisons un cadastre des profils nécessaires pour remplacer ces travailleurs. La mission locale peut organiser, en collaboration avec les services régionaux de formation, les formations et stages nécessaires pour préparer des candidats pour ces fonctions.

Six. La commune s’engage pour des emplois de qualité partout

Les communes font aussi de plus en plus appel à des sociétés privées pour faire le boulot qui avant était fait par leur propre personnel. Des travaux de voirie ou de rénovation sont faits de moins en moins par les services propres, et de plus en plus via des entreprises externes. Les entreprises privées qui participent à ces marchés publics veulent diminuer leurs coûts pour gagner le marché public. À leur tour, ils font appel à des sous-traitants qui paient leur personnel (parfois étranger) beaucoup moins que le salaire habituel, jusqu’à même exploiter des travailleurs sans-papiers.  Cela ne peut continuer ! La commune doit prendre ses responsabilités dans la lutte contre le dumping social. Dans les adjudications, la commune doit mieux prendre en main la régie afin de mettre un terme aux situations déplorables sur les chantiers de construction et dans les travaux routiers. Les firmes désignées doivent respecter les salaires, les heures de travail et la sécurité au travail. Nous voulons une charte communale avec ces mesures contraignantes contre le dumping social. Avec une telle charte, proposée par les syndicats, nous exclurons les situations inacceptables et nous aurons en main les clés nécessaires pour protéger des emplois à part entière à l’aide de contrats dignes de ce nom.

La commune et le CPAS s’engagent à ne pas remplacer des emplois existants par des « articles 60 ». Les articles 60 ne peuvent être utilisés pour créer de nouveaux emplois. Et nous devons garantir qu’un encadrement et une formation suffisants soient garantis pour réussir l’objectif de la réinsertion socioprofessionnel.

Cinq. Une production durable

Une ville n’est pas qu’un lieu de consommation ou de services, mais aussi un lieu de production. Ces activités productives sont nécessaires pour subvenir à nos besoins. Des logements et infrastructures collectives sont construits ou rénovés. Une partie de notre énergie y est produite par nos panneaux solaires. De la production alimentaire jusqu’aux couturiers artisanaux, nous ne pourrons nous imaginer une ville sans production.
Mais depuis les années 80, les activités productives tendent à disparaître de la ville. La raison la plus importante est qu’il devient impayable pour des producteurs de s’installer en ville. Il y a d’abord la pénurie de logements qui a créé une flambée de loyers. Mais les promoteurs immobiliers veulent plus encore. Ils voulaient faire sauter l’interdiction de construire des logements sur les zones urbaines destinées à l’industrie. Les autorités publiques ont satisfait cette demande, et les zones industrielles sont devenues des zones mixtes (industrie et logement). Les marges de profits extraordinaires du marché immobilier ont fait le reste. La construction de logements l’emportait dans les quelques zones accessibles encore aux producteurs et artisans.

La Région bruxelloise a besoin d’activités productives et des emplois que représente la production. Une ville a besoin d’une diversité d’offres d’emplois. Et actuellement, il manque cruellement des emplois manuels ou de qualification technique et professionnelle. Le secteur productif (industriel ou artisanal) offre des emplois stables, avec des salaires corrects, pour ces travailleurs. Alors que maintenant le secteur des services n’offre que des emplois souvent trop flexibles ou mal payés aux travailleurs de faible qualification. Le Plan Canal actuel est trop orienté à changer la zone du Canal en une zone résidentielle de haute gamme. Le PTB veut assurer que dans la zone du Canal, au long des quartiers populaires, des activités productives modernes puissent se maintenir, et se développer. Réinventer le Canal comme voie de transport du 21e siècle est crucial pour désengorger notre ville des transports de marchandises.
Pour ces raisons, nous voulons créer dans la zone du Canal des zones exclusivement réservées aux activités productives. Dans les zones mixtes existantes, un encadrement des loyers doit plafonner les prix, pour donner une chance aux producteurs de s’y installer.

Tout au long du Canal, nous voulons favoriser les activités nécessaires pour le développement durable de notre ville. Comme les activités nécessaires à la construction de nouveaux logements passifs, et la rénovation et l’isolation de notre bâti existant. Mais une ville durable nécessite aussi une économie circulaire. Dans cette zone, nous voulons développer des activités de recyclage et de réparation. Sous forme d’initiatives d’économie sociale, publiques ou privées. Finalement, une ville durable a besoin d’un circuit alimentaire court et durable en alternative au modèle « grande surface ». Afin de pouvoir alimenter les commerces de quartier, il est nécessaire de maintenir les commerces en gros et les marchés matinaux. Nous voulons y développer la part bio, en étroite collaboration avec les producteurs locaux ou de proximité. Pour préserver les commerces locaux, nous mettons fin aux flambées de prix des espaces commerciaux, en imposant un encadrement de loyers commerciaux. La commune doit donner l’exemple, et baisser les loyers des espaces commerciaux dont elle est propriétaire.  Ainsi nous voulons donner de l’oxygène aux commerçants locaux qui s’épuisent par la concurrence avec les grandes surfaces.

Repenser les activités productives, veut dire aussi repenser le transport des marchandises. Les principes néolibéraux du laissez-faire ont créé une gestion anarchique, polluante et inefficace du transport des marchandises. Sur une journée, plusieurs courriers de différentes multinationales d’expédition peuvent passer à la même adresse. C’est la multiplication des camionnettes en ville et sur nos routes. Il est grand temps de rationaliser le transport des marchandises. En commençant à développer un port multimodal à Schaerbeek Formation, liant le canal, une gare ferroviaire, et des tramways. La commune doit soutenir la demande auprès de la Région de créer ce duoport. De là, des trams-fret transporteront les marchandises vers un réseau de dépôts de quartier, comme un projet de ce type existe déjà en France. Ces trams-frets pourront utiliser globalement les lignes existantes de la STIB. De ces dépôts de quartier, des facteurs de bpost et des transporteurs non polluants emportent les marchandises jusqu’aux commerces ou aux particuliers. Ces transports seront exclusivement faits par des camionnettes à moteur hydrogène (ou électrique) ou par des vélos transporteurs.