Une commune culturelle pour tous

Nous voulons que l’art et la culture soient accessibles à tous et toutes. Nous voulons également que la participation à l’activité et l’éducation artistique soit stimulée et facilitée pour garantir une diversité et une richesse dans la vie culturelle.La culture est un espace qui réunit, qui nous pose des questions, qui fait réfléchir sur la société dans laquelle on vit. La culture nous aide à comprendre et à s’émanciper. Investir dans la culture, c’est valoriser l’humain. Investir dans l’humain c’est essentiel.

Ce que nous voulons

Un. Une culture populaire riche

  • Nous élargissons la gratuité des musées et l’étendons aux activités qui ont lieu au sein de l'infrastructure culturelle communale.
  • Nous diminuons graduellement les tarifs des bibliothèques, des théâtres et des salles communales.
  • Les associations qui permettent à des jeunes (et moins jeunes) d’exercer une forme d’art sont mieux soutenues par les pouvoirs locaux.
  • Nous investissons dans les centres culturels et des bibliothèques publiques, comme des lieux de détente, de jeux, d’information, de débat, d’échanges et d’apprentissage.
  • Nous diversifions la programmation de nos maisons de la culture pour qu’elles s’adressent à toutes les communautés et âges.
  • Nous imposons des quotas de représentativité dans les structures culturelles de la commune. Des jeunes, des femmes et des personnes qui représentent les différentes communautés, pour que tout le monde bénéficie d’une offre culturelle riche et dans laquelle se reconnaître.

Deux. Permettre à tous et toutes de contribuer à la vie culturelle

  • Nous instaurons un réseau de coordinateurs culturels de quartier. Ces coordinateurs sont chargés de repérer les besoins et aspirations locales sur le plan culturel et de mettre en œuvre des initiatives pour y répondre. Ces opérateurs sont en lien avec les écoles, les centres de culture et le tissu associatif de la commune. Une attention particulière est donnée aux jeunes, aux nouveaux styles artistiques et au street art. 
  • Nous donnons les moyens humains et financiers aux écoles communales d’accorder une place beaucoup plus importante aux pratiques artistiques, et ce, dès le plus jeune âge. Les associations qui permettent à des jeunes (et moins jeunes) d’exercer une forme d’art sont également mieux soutenues.
  • Nous soutenons davantage les associations qui permettent à des jeunes (et moins jeunes) d’exercer une forme d’activité culturelle ou artistique.

Trois. Des conditions de travail dignes dans le secteur de la culture

  • Nous promouvons le respect et l’attention accordés à une charge de travail raisonnable pour les travailleurs du secteur de la culture. Les lieux culturels doivent reçevoir les moyens nécessaires pour pouvoir engager des travailleuses et des travailleurs afin d’assurer une programmation riche.
  • Nous réinvestissons dans des postes de concierge, de personnel de cafétéria, d’ouvriers qualifiés, de collaborateurs logistiques, etc. Nous avons trop économisé sur ces postes ces dernières années. Assurons des emplois dignes et pérennes au lieu d’emplois précaires et des faux statuts.
  • Nous instaurons et élargissons le concept de poète de la commune, comme il existe dans certaines communes (Anvers) à d’autres disciplines artistiques. Un poète de la commune est invité à écrire des poèmes, généralement pour une période limitée, sur sa commune, sur les événements qui s'y déroulent. On veut élargir ce concept envers les autres disciplines artistiques.

Quatre. Un réseau dense d’art et de culture dans les quartiers

  • Les moyens communaux pour la culture sont augmentés, redéfinis et répartis de manière transparente et adaptée à la réalité des besoins.
  • Les organes de décisions et le contrôle des structures publiques de gestion culturelle doivent être constitués de commissions mixtes et représentatives (politiques, acteurs culturels et citoyens de tous milieux).
  • Nous indexons toutes les subventions destinées aux opérateurs culturels.
  • Nous encourageons les initiatives qui dépassent les frontières linguistiques et culturelles, et nous rapprochons les communautés.
  • Nous investissons dans la diversité culturelle et linguistique en élargissant les catalogues de livres, jeux et médias en tous genres dans nos bibliothèques et nos ludothèques. Les moyens actuels doivent servir à garantir une offre plus large et représentative des diversités linguistiques de la commune.
  • Nous louons les salles appartenant à la commune à des tarifs démocratiques pour les organisations et les associations culturelles.
  • Nous ouvrons le patrimoine urbain et les écoles aux organisations, aux artistes, aux citoyens et aux aventures culturelles, sans oublier les moyens pour permettre cet accueil au niveau de la conciergerie.
  • Nous voulons réintroduire dans toutes les écoles l’éducation à l’art et à la musique.

Cinq. Une culture riche et diverse

  • Nous appliquons une politique interculturelle associant néerlandophones, francophones et les cultures issues des différentes migrations. Nous proposons de favoriser les échanges transversaux et la mise en commun dans les centres culturels, les maisons de jeunes, les maisons de quartier, les écoles, mais aussi les échanges de pratiques et des projets de terrain. 
  • Nous portons une attention particulière aux pratiques culturelles populaires et issues des cultures de l’immigration.

Vision

La culture peut élargir et approfondir notre compréhension du monde, de la société et de nous-mêmes. Elle peut nous aider à s'émerveiller, à oser aller à contre-courant et à penser en dehors du cadre étroit qui nous est imposé par le pouvoir. L’art et la culture ont un rôle fondamental à jouer lorsqu’il est question d’aller vers une société plus inclusive, plus juste, plus solidaire et plus humaine. 
C’est une vision qui est à l’opposé de la politique actuelle de marchandisation, qui empêche l’accès pour ceux qui ne savent pas payer. Cette vision-là soumet la culture au commerce et favorise une minorité en étouffant l'émergence de nouvelles formes d’art. Il convient de se donner les moyens, au niveau local, de découvrir la création artistique et culturelle, d’appréhender la création des autres et de pratiquer la sienne. La simple consommation culturelle ne nous satisfait pas. Pour nous, la pratique culturelle, créer soi-même et partager la création des autres, s’inscrit dans un mouvement interactif qui favorise le dialogue et renforce la cohésion des communautés locales. 

Pendant la période Covid, le pouvoir politique a fait une distinction entre les secteurs soi-disant “essentiels” et les secteurs “non essentiels”. La culture n’était clairement pas considérée comme essentielle par les responsables politiques. Elle a subi des décisions qui ne se sont pas accompagnées des mesures d’aide nécessaires. Les artistes et techniciens ont été livrés à leur propre sort, mais ils n’étaient pas résignés. Le secteur s’est mobilisé avec des multiples actions (StillStanding, No Culture No Future …), largement soutenues par le public. La députée fédérale du PTB Nadia Moscufo était à leurs côtés dans la rue, mais également au Parlement, où nous avons réussi à faire adopter une proposition de résolution, en plein pic de la crise, demandant des mesures d’urgence en faveur du secteur culturel.

Parallèlement aux différentes luttes pour que le secteur culturel soit suffisamment soutenu pendant la crise Covid, nous avons soutenu à plusieurs reprises, que ce soit dans la rue ou dans les parlements, la réouverture du secteur culturel dans des conditions sanitaires sûres.

Toutes et tous nous portons en nous un potentiel artistique et culturel, que nous pouvons apprendre à exprimer en découvrant ce que d’autres ont exprimé avant nous, ce que d’autres expriment autour de nous. Cette expression, c’est notre humanité, ce que nous sommes à nos propres yeux et aux yeux des autres, par nous-mêmes et par les autres. Ce sont nos aspirations, nos rêves, nos questions, notre réflexion, notre soif d’émancipation, notre aspiration au beau. Bien plus, elle nous permet de concevoir et de défendre des idéaux humains, de les rendre vivants, de contribuer à l’émergence d’une société plus juste, plus humaine.

Musique, théâtre, poésie, littérature, danse, peinture, sculpture, photographie, cinéma, création numérique… On nous propose chaque jour des œuvres que nous sommes invités à nous approprier de manière active, à rendre sous des formes que nous cueillons et faisons passer par notre sensibilité propre. 

La commune est le premier lieu où nous pouvons disposer des outils de connaissance et de création de la culture : bibliothèques, cinéclubs, académies, écoles, centres de jeunes, chorales, clubs du troisième âge, maisons de quartier, centres culturels, cercles folkloriques… La commune, si elle développe une véritable politique culturelle populaire, peut nous fournir ces outils dans notre vie quotidienne et près de chez nous. Elle peut soutenir les initiatives de citoyens souhaitant favoriser la création et le partage.
Elle peut aider à éveiller les talents, les nourrir, susciter les vocations. Elle peut rendre la culture et l’art reconnus plus accessibles et compréhensibles. Elle peut favoriser le regard critique et l’expression de nouveautés culturelles. Elle peut contribuer à l’éclosion, dans les quartiers, les rues, de lieux de vie et de rencontre où les cultures différentes se découvrent et s’enrichissent, dans un métissage à l’image de la réalité des quartiers. Elle peut construire les premiers éléments de l’éducation à une culture à vivre ensemble, pour renforcer des valeurs justes et ouvrir sur une vie locale foisonnante, solidaire, harmonieuse, et productrice de fraternité et de progrès. Elle peut, enfin, soutenir l’engagement des artistes et des travailleurs de la culture qui chaque jour contribuent à cette œuvre essentielle, primordiale, dans des conditions aujourd’hui faites de précarité, de fragilité sociale, de manque cruel de moyens pour la création et la transmission.

A un moment de crise profonde, où l’économie toujours plus au service des plus riches, est génératrice d’angoisse, de désespoir, de désœuvrement, de division et de méfiance, les choix politiques qui sont faits au niveau local peuvent nous aider à résister à ces fléaux, à dégager les pistes d’un avenir meilleur, et d’un présent fait de nos désirs d’humanité, de liens, de solidarité, de combat pour nos valeurs et pour une vie digne.

Mais des économies dans le domaine de l’art et la culture ont contraint certaines organisations et artistes à arrêter leur travail. Cela a produit une perte de talents : le public en est la première victime. On pousse les artistes vers la logique du marché qui leur fait perdre leur liberté d’expression et les oblige à s’adapter à un contexte où la publicité, la concurrence et le profit sont déterminants. C’est une perte énorme d’autant plus que cette offre « commercialisée » est souvent inaccessible matériellement et elle est par conséquent antidémocratique. Faire des économies publiques et transformer en marchandise l’art et la culture : ça revient à exercer une pression insupportable sur le personnel de nombreuses organisations. Les travailleurs culturels vivent de plus en plus de risques sociaux et économiques. Tous, dans ce secteur, sont par conséquent affaiblis. 

Aujourd’hui, certaines communes confient la gestion de la culture à des grandes boîtes de communication privée, comme Live Nation, qui dirigent la culture selon une logique commerciale et néolibérale. Dans le même temps, des structures populaires sont privées de subsides. Tout cela est une question de choix politique. Nous faisons le choix de la vie, de la culture vivante, d’une humanité riche et diverse, d’enfants, d’adolescents, d’adultes, de femmes et d’hommes capables d’appréhender, de comprendre, d’apprécier l’art et la culture, reconnus, populaires, locaux, mondiaux ; désireux et en situation de créer eux-mêmes, de donner ce qu’ils ont de meilleur, de partager les questions et les hypothèses de réponses, de créer ensemble les outils du dialogue, de l’échange et de la solidarité. Nous faisons le choix d’une commune proche de ses habitants, contrôlée par eux et soucieuse de leur proposer des services publics et des outils d’expression, de découverte, de connaissance, et de favoriser le partage des idées et des aspirations. 

Un. Pour une culture populaire riche

Nous faisons de la place pour tous les goûts et tous les genres, pour une vie artistique diverse qui permet à toutes les couches de la société de vivre une culture riche. Nous aspirons à une expérience culturelle active et nous voulons valoriser l’art dans toutes ses formes : les arts populaires, les arts de la rue, les arts portés par les jeunes, les arts classiques, l’art contemporain mais aussi l’art amateur.
Pour beaucoup de gens, l’accès aux lieux et activités culturelles est compliqué : barrières financières, difficultés d’accès en transports en commun le soir, numérisation de la billetterie, etc. Spécialement pour les jeunes, qui sont dans un moment de leur vie où la musique, la photo et d’autres formes d’arts jouent un rôle important. La culture leur permet de se rencontrer et de lutter contre la méconnaissance de l’autre. Élargir l’accès à la culture pour tous, demande une série de mesures.  
Nous introduisons un Pass Culture pour les jeunes de manière à ce que chaque jeune de 15 à 24 ans reçoive XX euros par an pour profiter d’activités culturelles . Les exemples en France, en Espagne et en Allemagne montrent le succès immédiat de ce type de pass, qui permet aux jeunes de faire des découvertes culturelles. Ils peuvent aller à un concert de rap, une pièce de théâtre ou acheter un manga. C’est également un coup de pouce pour le secteur de la culture qui a du mal à se remettre des différentes crises successives. 
Nous investissons dans des centres culturels et nous facilitons une offre large de spectacles, workshops, stages, expositions etc pour permettre à des publics diversifiés et de tous âges, d’avoir accès de profiter et de participer à une culture près de chez eux.
Nous investissons dans nos bibliothèques publiques où on peut emprunter des livres, de la musique, des jeux et des jeux vidéo mais aussi une offre numérique. Une bibliothèque est à la fois un lieu d’information, de partage et d’apprentissage. 
Nous voulons préserver et même améliorer l’accès à la culture, nous avons défendu le maintien des PointCulture aux côtés du personnel et des usagers. La députée de la gauche authentique Amandine Pavet a participé aux actions qu’ils ont organisé et interpellé la ministre de la Culture Bénédicte Linard (Ecolo) à plusieurs reprises. Elle a également défendu une proposition de résolution visant à défendre les travailleurs et travailleuses et les collections du réseau PointCulture. Proposition qui n’a été soutenue par aucun parti de la majorité (PS-MR-Ecolo). De son côté, la ministre Linard a choisi de mettre fin au réseau PointCulture. C’est aussi pour cela que les bibliothèques locales doivent être renforcées et doivent se diversifier.
Nous misons sur les initiatives culturelles de quartier, qui permettent aux gens de se découvrir et de s’enrichir mutuellement en se nourrissant de la vie qui anime leurs quartiers.  Nous diversifions la programmation de nos centres culturels pour atteindre toutes les couches et tous les segments de la population. Nous recrutons des programmateurs et du personnel venant d’horizons divers afin de pouvoir offrir un plus large éventail d’options culturelles où chaque personne puisse se reconnaître. Nous stimulons les échanges de programmation entre les différentes communautés du pays à travers des coopérations entre les lieux culturels francophones et néerlandophones et entre des organisations d’autres communautés.
On veut augmenter la diversité dans l’offre culturelle, en renforçant la politique de quotas dans les programmations et les organes décisionnels. Ainsi on améliore la représentativité des jeunes, des femmes et des personnes issues de la diversité.
Nous luttons pour un accès abordable aux musées et aux expositions. Quand le Musée du Louvre, à Paris, a commencé à expérimenter l’entrée libre un dimanche par mois, le nombre de visites a augmenté de 60 %. Le public des dimanches gratuits est plus jeune et on y retrouve aussi plus de travailleurs et de familles avec enfants. Aussi en Belgique, plusieurs musées ouvrent leurs portes un ou plusieurs jours par mois sans prix d’entrée. Nous voulons généraliser la gratuité des dimanches envers tous les musées et puis les autres jours de la semaine. Ainsi on élargit l’accès et la valorisation pour l’art et la culture vers toutes les couches de la société.
Ces dernières années, les festivaliers doivent mettre la main à la poche. A Bruxelles, Le festival Core, par exemple, pratique un prix « confort » de 227€, permettant aux plus nantis un accès plus facile au festival. Pour nous, les subventions doivent aller de pair avec une attention à l’accessibilité financière. Nous diminuons graduellement les tarifs des cinémas, des théâtres et des salles de concerts et adaptons les subventions de manière à rendre cela possible sans baisse de conditions de travail ou de qualité.
Du nord au sud du pays, les chaînes audiovisuelles nationales et locales doivent faire toujours plus avec moins de moyens. Les investissements dans la culture sont insuffisants. Des coupes budgétaires ont diminué les moyens pour les arts. La fermeture des points culturels en Wallonie, les licenciements des poètes de la ville à Anvers, … Il y a un besoin urgent de politiques qui défendent la pluralité et la diversité culturelle et ça se passe aussi par des investissements locaux. 

Deux. Permettre à tous et toutes de contribuer à la vie culturelle

L’art n’est pas réservé aux personnes ayant des talents hors du commun, c’est une activité à laquelle tout être humain doit pouvoir accéder et dont il a besoin : en tant que public, mais aussi en tant que créateur. La culture ne devrait pas être enfermée dans une tour d’ivoire. Nous voulons valoriser l’art dans toutes ses formes : les pratiques artistiques classiques, mais aussi l’art amateur, la culture populaire, celle portée par les jeunes, les arts de la rue…

Nous voulons que chacun d’entre nous ait la possibilité de participer à la vie culturelle. Il faut donner à tous et toutes les outils qui permettent de créer des œuvres artistiques. L’école a, à ce niveau, un rôle fondamental. Nous voulons accorder une place plus importante à la culture dans l’éducation et proposer des cours d’initiation aux différentes formes d’art tout au long du parcours scolaire, à partir du niveau préscolaire. La culture à l’école est plus qu’une simple excursion. Elle doit faire partie intégrante du programme scolaire. Aux Pays-Bas, l’enseignement prévoit des coordinateurs culturels dans les écoles primaires. Un certain nombre d’heures est mis à leur disposition spécifiquement à l'art et la culture. Ils veillent à ce que les écoles, les institutions culturelles, les artistes et la commune interagissent pour garantir que chaque élève a le droit de vivre et d'apprendre à travers des activités artistiques.

Dans l'enseignement secondaire, nous faisons appel à des artistes et à des opérateurs culturels. Nous accueillons toutes les disciplines artistiques et accordons une attention particulière aux expressions culturelles qui parlent aux jeunes, comme le mixage DJ, les clips vidéo, la photographie, le web design, l’urban danse, le slam, le graffiti, etc. Nous donnons suffisamment de moyens humains et financiers aux écoles pour qu’elles mettent cela en place.

Nous soutenons également davantage les associations qui permettent à des jeunes (et moins jeunes) d’exercer une forme d’art. C’est dans cet esprit qu’Amandine Pavet, députée PTB au parlement de la Communauté française, a défendu en 2023 l’instauration d’un Réseau Urbain d’Expression (RUE), suivant le modèle qui existe à Rennes. Ce dispositif permet aux citoyens et citoyennes d’utiliser des murs d'expression libre destinés à la réalisation de fresques artistiques, donne l’encadrement et les moyens aux partenaires locaux (associations, centres culturels, maisons de jeunes, mouvements de jeunesse, écoles…) de développer les initiatives liées à l’art urbain et d’assurer la réalisation et la maintenance d’une plateforme en ligne recensant tous les murs d’expression libre, les activités liées à l’art urbain, les artistes urbains et les parcours. Les communes de Bruxelles pourraient être des pionnières belges dans ce domaine.

Nous misons sur les initiatives culturelles de quartier, qui permettent aux gens de se découvrir et de s’enrichir mutuellement en se nourrissant de la vie qui anime leurs quartiers. En nous inspirant du modèle hollandais des Cultuurregisseurs, nous instaurons un réseau de coordinateurs culturels dans tous les quartiers. Ces coordinateurs encouragent les habitants et les artistes à exprimer et réaliser leurs idées, petites et grandes, dans le domaine culturel. Les coordinateurs culturels lient les aspirations culturelles des habitants avec les structures existantes. Ils aident à concrétiser ces aspirations, en trouvant, par exemple, des locaux de répétition ou le matériel nécessaire.

Trois. Pour des conditions de travail dignes

Les travailleurs de la culture font partie du monde du travail. Lorsqu’on admire une peinture ou une chorégraphie sur scène, on ne voit pas les heures de pratique qu’à demandé cette maîtrise. De même, avant même de trouver du travail un pianiste devra passer des milliers d’heures sur son instrument pour toucher au savoir-faire nécessaire. Ce travail de recherche, de répétition, de perfectionnement, est souvent invisible mais d’autant plus important. Ce travail doit être valorisé mais subit la pression permanente des lois du marché qui poussent l’artiste à se vendre à tout prix. Les politiques de flexibilisation menées par les précédents gouvernements ont souvent renforcé ces tendances.

Cette flexibilisation dans le secteur est devenue tellement dominante qu’elle cause une précarité et une insécurité qui rendent les travailleurs et travailleuses de la culture vulnérables. Sous cette législature, alors que la crise sanitaire nous a démontré à quel point les emplois de qualité étaient importants, le ministre socialiste du travail a étendu les flexi-jobs au secteur culturel et événementiel. Ces jobs, ce sont pourtant des contrats ultra flexibles, où l’on peut appeler le travailleur à n’importe quelle heure, des salaires en dessous des minima sectoriels et la suppression de toutes sortes d’avantages, comme les primes de nuit ou du dimanche. C’est une politique d’emploi qui est ancrée dans une vision néolibérale. Nous allons à contre-courant et renforçons les budgets communaux pour mettre fin à ces contrats précaires au profit d’emplois de qualité.

Nous voulons que les conditions d’accès aux subsides engagent les organisations à respecter les conventions collectives de travail et les recommandations concernant les honoraires de tous les employés, y compris les indépendants et les intermittents. Cela suppose évidemment que les projets subsidiés disposent d’un budget adéquat. Nous voulons mettre fin au sous-financement global des opérateurs culturels. Nous assurons une politique de subsidiation équitable, transparente, tenant compte de la diversité des projets culturels et permettant d'assurer leur durabilité.

De nombreux emplois rémunérés dans le secteur culturel ont été supprimés et remplacés par du travail bénévole ou du travail flexible. C’est notamment le cas des concierges et du personnel de cafétéria de nos centres culturels locaux. L’action bénévole enrichit énormément notre société, mais il n’est pas admissible de supprimer des emplois.

Nous voulons expérimenter une forme de travail salarié à caractère artistique. Nous instaurons et élargissons les concepts de poète national et de poètes de la ville (comme à Anvers jusqu'en 2022) à d’autres disciplines artistiques. Nous pourrions ainsi avoir des écrivains, rappeuses, danseurs, compositrices, sculpteurs, peintres… liés à une commune en particulier. A plus forte raison dans la capitale. Ces artistes sont désignés pour une période de 2 à 4 ans ans durant laquelle il ou elle a pour mission de produire un certain nombre d'œuvres sur des thématiques relatives à l'actualité ou à notre histoire. Le choix de ces artistes résulte d’une coopération entre organisations artistiques qui sont actives dans le domaine, en garantissant une diversité dans les jurys.

Quatre. Un réseau dense de l’art et de culture dans les quartiers

La culture est un domaine vaste qui regroupe des acteurs publics et des acteurs privés sur différentes disciplines. Dans certains domaines, comme le cinéma ou la musique, il y a des multinationales qui font énormément de bénéfices. Dans ces mêmes domaines on retrouve de jeunes artistes qui abandonnent par manque de moyens. Renforcer les moyens communaux qui sont prédestinés à la culture, c’est renforcer la solidarité. Nous mettons en place une fiscalité solidaire et juste pour sortir de la logique capitaliste. Ceci est possible en augmentant les contributions fiscales des multinationales dans le secteur culturel. 

Nous améliorons les procédures de recours pour garantir la possibilité au personnel de critiquer ou de dénoncer des formes de leadership toxique (comme on l’a vu chez Studio 100) qui font passer les chiffres d'affaires avant le respect des travailleurs et des travailleuses. Nous créons des ponts entre les francophones et les néerlandophones de notre commune en produisant des émissions bilingues communes sur les chaînes de radios et de télévision publiques.

Le secteur de la culture est en partie dépendant de subventions ponctuelles. Chaque année, plusieurs opérateurs perdent beaucoup de temps dans les démarches administratives pour avoir droit à ces subsides. Nous donnons plus rapidement accès à des subsides structurels aux compagnies et organisations qui créent du contenu sur une base régulière afin de pérenniser leur travail. En 2023, alors que les opérateurs des arts de la scène en Communauté française ont déposé des demandes d’aides structurelles pour un montant total de plus de 200 millions d’euros, le budget prévu par la ministre de la Culture Bénédicte Linard (Ecolo) tourne autour des 100 millions. Les besoins sont donc deux fois plus élevés que les moyens financiers annoncés. « Évidemment, il y aura des heureux et des déçus », assume-t-elle. Nous ne pouvons tolérer ce sous-financement de la culture.  

Nous prévoyons une indexation automatique pour l’ensemble des subsides. Alors que nous avons connu en 2022 une inflation de 10%, aucune indexation n’était prévue pour des centaines de subventions, ce qui était évidemment source d’inquiétude. Garantir l’indexation, c’est essentiel pour offrir un minimum de stabilité aux opérateurs.

Cinq. Une culture riche et diverse

La réforme de l’État a entraîné une division de la culture entre les communautés linguistiques. Mais le secteur culturel n’en est pas découragé pour autant, et prend des initiatives multilingues. C’est Bruxelles qui prend le plus d’initiatives dans ce domaine. Notre commune est une commune multiculturelle cohérente. Mais les initiatives mélangeant plusieurs langues peinent-elles à obtenir un soutien public. Malgré cela, de nombreux artistes et institutions culturelles – le KVS et le Théâtre national, par exemple – ne se laissent pas impressionner. Bruxelles peut ainsi se prévaloir d’une riche vie culturelle, l’une des plus riches d’Europe. Une approche systématiquement multiculturelle doit remplacer l’organisation séparée de la vie culturelle. 
Nous encourageons les initiatives qui dépassent les frontières linguistiques et culturelles, qui est l’ADN de notre commune, et nous voulons rapprocher les communautés.